Critiques
LE NOM DE LA ROSE (1986), le Diable est dans les détails
La Victoire en chantant (1976), Coup de tête (1979), La Guerre du feu (1981), c’est à se demander pourquoi Jean-Jacques Annaud, avec sa tête à l’époque remplie d’ours, s’est-il trouvé soudain à transposer le chef-d’œuvre du sémiologue Umberto Eco ? Presque comme à chaque nouvelle pièce maîtresse de sa filmographie, il faut gratter sous le vernis de la pellicule pour comprendre que son apparente intrusion dans l’univers de ce professeur de l’université de Bologne n’a rien d’un hasard. À la manière de son héros Guillaume de Baskerville, le cinéaste incarna malgré lui un trouble-fête idéal, en s’emparant de ce best-seller avec la bénédiction de l’auteur. Il bouscula ainsi d’innombrables dogmes et certitudes, aboutissant à ce long-métrage inoubliable à redécouvrir en version restaurée.