Un cinéma entre coup de poing et hallucination – Entretien avec Nils Bouaziz, fondateur de Potemkine Films

Quel cinéphile n’a pas dans sa collection un DVD avec un « K » rouge et inversé sur son dos? Fondée en 2006, la boutique Potemkine est un repaire incontournable pour les cinéphiles parisiens. Depuis, c’est aussi devenu une société d’édition et de distribution de films. Accompagnant les grands auteurs du cinéma mondial, avec un attrait particulier pour le cinéma soviétique (Andreï Tarkovski, Elem Klimov, Sergeï Eisenstein), Potemkine confronte également les grands auteurs français (Éric Rohmer, Robert Bresson), mais aussi le cinéma mondial, documentaire et expérimental.

LE MIROIR (1974) – Voyage au bout de la vie

Au sein de la filmographie d’Andreï Tarkovski, Le Miroir occupe une place particulière. Coincé entre les deux mastodontes que sont Solaris (le 2001, l’Odyssée de l’Espace soviétique) et Stalker (Prix du Jury à Cannes en 1980 et son film le plus réputé aujourd’hui), Le Miroir est une œuvre instable dans laquelle s’entrechoque une beauté formelle foudroyante et une narration nébuleuse tant son contenu est riche et dense. Il s’agit d’un métrage-tiroir monumental, une forme de film-somme qui condense les thèmes et obsessions de son auteur (la mort bien sûr mais aussi la filiation, la religion, la politique, le surnaturel) enrichi par son aspect autobiographique mais aussi un film-monde dans lequel se recoupe tous les arts.

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