1917, la Première Guerre mondiale fait rage sur le front italien. Le lieutenant Frédéric Henry retrouve son ami le Major Rinaldi qui attend avec impatience l’arrivée de Catherine Barkley, une infirmière anglaise. Le soir même, Frédéric rencontre Catherine de façon inattendue pendant un bombardement autrichien. Les deux jeunes gens tombent amoureux. Lorsque Frédéric retourne au front, Rinaldi, jaloux, fait transférer Catherine à Milan. C’est alors que Frédéric est sérieusement blessé…
A Farewell to Arms
Un film de Frank Borzage
Avec Gary Cooper, Helen Hayes, Adolphe Menjou
Etats-Unis – 1932
A l’amour, à la mort
L’entrée en guerre tardive des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, en 1917, n’a néanmoins pas empêché ou amoindri le trauma partagé avec les autres nations. C’était pour l’Amérique – comme pour le reste du monde – le choc d’une guerre moderne qui bouleverse toutes les réflexions préalablement entretenues sur le sujet, le choc d’une armée de boyscouts encore équipée avec des shorts et chapeaux de cowboys. Hollywood n’a cessé de ressasser le sujet durant les années suivantes, en muet (La Grande parade, avec, déjà, une apparition de Gary Cooper), en parlant (A L’Ouest rien de nouveau), en couleur (partiellement du moins, dans Les Anges de l’Enfer) et jusque dans les airs (Les Ailes). L’Adieu aux armes est peut-être le premier grand mélo hollywoodien du cinéma parlant sur le sujet, adaptation d’un roman d’Ernest Hemingway – que ce dernier conspua. C’est la manière qu’a Borzage de s’approprier un tournant d’histoire, contemporaine ou non, comme il le renouvellera, avec une autre guerre mondiale, dans The Mortal Storm, en 1940.
D’un côté, c’est l’affirmation, superbe, d’un règne de glamour hollywoodien, une appropriation par le romantisme ; de l’autre, c’est aussi un paradoxe qui naît face à la gravité sujet, et qui a sans doute fortement déplu à Hemingway. C’est d’ailleurs ce que témoigne l’alchimie du duo d’amoureux tragiques, entre la star naissante du cinéma, Gary Cooper, et celle du théâtre, Helen Hayes. Frank Borzage profite d’ailleurs de cette période pré-Code Hays pour filmer la sexualité inhérente au couple, dont les allusions sont plus qu’explicites (une relation sexuelle hors-mariage). Comme un cocon érotique qui se créé, bientôt déchiré. Certes pas des gueules cassées, mais peut-être des âmes brisées.
Primé aux Oscars en 1934, L’Adieu aux armes de Frank Borzage est la première adaptation cinématographique du célèbre roman d’Ernest Hemingway. Grand classique de la littérature américaine, il dépeint avec brio une histoire d’amour singulière au cœur d’un conflit absurde. L’une des plus puissantes et incontournables évocations de la guerre adaptée à l’écran.
L’Adieu aux armes ressortira en version restaurée au cinéma le 14 novembre 2018, distribué par Théâtre du Temple.
Le film est également disponible en DVD, édité par Lobster Films depuis le 8 décembre 2017. Le DVD est accompagné de deux bonus : Le décès d’Ernest Hemingway (1961), actualité d’époque, et Dans la tranchée (1917), contrepoint documentaire du contexte.
0 commentaire