Theo Angelopoulos, les frères Dardenne, Werner Herzog, Ken Loach, Michael Haneke, et bien d’autres… Pour eux, leur sélection en Quinzaine des réalisateurs a constitué un véritable tremplin vers la célébrité et la reconnaissance internationale. La manifestation, née des remous de l’après-mai 68, fête cette année ses 50 ans. Rencontre avec son créateur, fondateur et directeur jusqu’en 1998, Pierre-Henri Deleau.


 

Quel a été le contexte de naissance de la Quinzaine des réalisateurs ?

Elle est née par hasard. Dans la foulée des événements de mai 68, se sont tenus les états généraux du cinéma. Tous les réalisateurs rêvent de faire évoluer la réglementation du cinéma, et du CNC en particulier. 16 projets sont présentés. Celui de Louis Malle est retenu. Parmi eux, il y a des projets farfelus, dont celui de cinéma gratuit porté par Claude Chabrol et Marin Karmitz. Quand on connaît la carrière de ce dernier, c’est quand même étonnant ! Début juin, les pompes à essence réouvrent, les Français sont prêts à se révolter, mais pas pendant les vacances. Mai 68 a donc fait pschtt ! L’ordre bleu reprend ses droits, la Chambre est dissoute et les Français redonnent une majorité absolue au pouvoir gaulliste. Tous les rêves de transformation du cinéma tombent à l’eau. C’est dans ce contexte que naît la SRF, la Société des Réalisateurs de Films, avec une idée toute simple : faire reconnaître les réalisateurs à l’égal des producteurs, des distributeurs et des exploitants, qui avaient leurs syndicats.

Pourquoi les réalisateurs n’en avaient-ils donc pas ?

Par définition, le créateur est individualiste. Les réalisateurs sont souvent jaloux les uns vis-à-vis des autres. Et leurs films sont tellement divers : quoi de commun entre les films de Robert Bresson et ceux de Jacques Deray ou Robert Enrico ? Et avec ceux de la Nouvelle Vague, Godard ou Truffaut ? Claude Lelouch en faisait partie au début, mais il s’en est très vite éloigné. Il avait beaucoup de succès, et les autres ne le considéraient pas comme un grand réalisateur. Il ne s’y sentait pas bien. Jacques Doniol-Valcroze a donc créé donc une association, la SRF, selon la même règle qu’il avait appliquée aux Cahiers : on ne fait pas de politique, on ne parle que de cinéma. Autrement dit, faisons avancer les réglementations sur le cinéma. Si on avait fait de la politique, il aurait été impossible de faire travailler Deray et Lelouch, plutôt à droite, Louis Daquin, Bernard Paul et Pascal Aubier communistes, Doniol et Kast socialistes ! Entre autres réformes, il était prévu de s’occuper du Festival de Cannes, que l’on trouvait trop académique. Rappelons qu’à l’époque, ce sont les pays qui désignaient les films qu’ils représentaient. Les films étaient précédés de la mention suivante : « L’URSS présente… » ou « L’Italie présente… ». L’Union soviétique n’envoyait jamais de films kazakhs ou georgiens, par exemple. Le cinéma français était dirigé en sous-main par Edmond Ténoudji, créateur de la FIAPF, Fédération internationale des associations de producteurs de films, qui réglemente les festivals, en les classant en catégories, A, B ou C. Ténoudji envoyait dans les festivals les films qu’il produisait pour représenter la France. Les Feux de la Chandeleur, de Serge Korber, par exemple, produit par Tenoudji, représentait la France en 1972 à Cannes, n’avait aucune chance de gagner quoi que ce soit ! Le Festival avait donc été interrompu en 1968. SRF souhaitait que le Festival devienne autonome et choisisse lui-même ses films, comme c’est le cas à présent.

Comment avez-vous noué le dialogue avec le Festival ?

Robert Favre Le Bret, son délégué général, était un formidable diplomate. On lui a envoyé Jean-Gabriel Albicocco, le réalisateur du Grand Meaulnes, pour une raison très simple : il était Cannois ! Favre le Bret n’avait qu’une obsession : que les réalisateurs en 69 ne s’accrochent pas de nouveau aux rideaux comme en 68 ! Mais il mènait en bateau Albicocco. Les discussions n’avançaient pas. Jusqu’au moment où un déjeuner est organisé entre Favre, Ténoudji et Albicocco en décembre 68. Ténoudji lança à Albicocco : « De quoi vous mêlez-vous ? Vous êtes réalisateur ? Vous voulez faire un nouveau film ? Je vous le produis ! ». Vexé, Albi a quitté la table en déclarant « On ne m’achète pas ! Puisque c’est comme ça, on fera un festival pendant le Festival ». De retour à la SRF, il a rendu compte de son entrevue et de sa décision. Tous les cinéastes du conseil d’administration reconnaissèrent alors qu’ils ne savaient pas comment monter un festival. Mais Doniol n’en démordait pas et trouva l’idée de Gaby excellente. Comme il exerçait une sorte de magistère sur les réalisateurs, et en dépit du vote négatif du CA de la SRF, il se lança dans l’aventure. Et vu que j’étais présent – je préparais un film avec lui, comme assistant, qui se fera plus tard, La Maison des Bories – que j’avais animé un ciné-club, qu’il croyait que je connaissais Cannes – ce n’est pas vrai, je n’y étais jamais allé ! – il me chargea de préparer la Quinzaine.

Quelle était votre motivation personnelle ?

J’étais cinéphile, j’avais été l’assistant de Langlois, j’avais vu tous les films muets de la Cinémathèque – Epstein, Murnau, Griffith, entre autres. J’étais l’assistant de deux cinéastes pétris de culture et incroyablement cinéphiles, Jacques Doniol-Valcroze et Pierre Kast. J’ai découvert le cinéma avec l’arrivée de la Nouvelle vague. Par rapport au cinéma académique de Jean Delannoy ou Jean Dréville, c’était une bouffée d’air ! Certes, la Nouvelle vague, c’était une France bourgeoise qui n’allait pas dans les mines. Et les films sélectionnés à Cannes étaient pour la plupart académiques, même si évidemment, il y avait de très grands films ! J’avais fait un court métrage ; mais une fois monté, je me suis rendu à l’évidence : je n’avais pas de talent, il valait mieux arrêter. Je voulais donc être payé pour voir des films.

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« Cinéma en liberté », aux origines de la Quinzaine des réalisateurs en 1969.

La Quinzaine s’est-elle appelée immédiatement la Quinzaine ?

Non. On a réuni de nouveau le CA pour lui trouver un nom. Avec un brin de tendance révolutionnaire, le conseil d’administration a proposé « Cinémas en liberté ». Doniol a rétorqué la chose suivante : « il faut comme sigle quelque chose de très simple, comme Société des Apiculteurs du Var. J’ai créé Les Cahiers du cinéma, parce que ça parlait de cinéma et cela avait la forme d’un cahier. Nous sommes des réalisateurs, le festival durera 15 jours, appelons-la la Quinzaine des réalisateurs ». Le CA a refusé et validé Cinéma en liberté. Doniol, pour se moquer de cette décision, dessinera un petit bonnet phrygien sur l’affiche sur le mot Liberté. Mais tous les journalistes l’ont tout de suite appelée Quinzaine, et c’est resté.

Comment concrètement avez-vous procédé pour choisir les films ?

J’étais donc chargé de faire ce qu’on avait suggéré au Festival de Cannes : ouvrir le Festival aux continents et pays peu ou pas représentés (l’Amérique du Sud, l’Afrique noire, le monde arabe, la Chine, l’Inde, les Philippines, l’Océanie). La SRF m’a laissé faire : j’étais totalement libre dans mes choix. Je passe donc des coups de fil aux 4 coins du monde, car la SRF connaissait beaucoup de monde. Quand Henri Langlois avait été mis à la porte de la Cinémathèque en janvier 1968, Doniol et les Cahiers s’étaient mobilisés en appelant de très nombreux réalisateurs internationaux pour qu’ils retirent leurs films de la Cinémathèque (Fellini, Welles, Chaplin…). On avait donc un très gros carnet d’adresses ! Je partais d’un principe très simple : les réalisateurs sont de très bons conseils sur leurs pairs. Picasso avait dit un jour « Jamais je ne pourrai faire de tableau plus beau qu’un Matisse ». Et Matisse était bouleversé par ce compliment, le plus beau qu’on pouvait faire. A partir de ce principe j’ai appelé les réalisateurs – par exemple, Volker Schlöndorff, car il parlait français, avait été l’assistant de Louis Malle ou Jean-Daniel Pollet, pour lui demander conseil sur le nouveau cinéma allemand, les nouveaux réalisateurs qui émergeaient ‘Schroeter, Fassbinder, etc). Tout s’est donc fait de bric et de broc. La veille de l’ouverture, les deux premiers films annoncés étaient bloqués en douane à Nice, parce que je ne savais pas qu’il fallait des autorisations. Finalement, Cuba m’a envoyé les deux premiers films du nouvel État cubain castriste – Lucia et La Première charge de la machette –, directement, via l’ambassadeur de Cuba à Paris, l’écrivain Alejo Carpentier ! Comme c’étaient deux chefs d’œuvre, je ne pouvais pas ne pas les diffuser. Ils ont illico remplacé mes deux films manquants.

Quel a été le déroulement de cette première édition ?

On est descendus à Cannes à l’hôtel de l’Amirauté, qui était d’ailleurs un hôtel de passe, ce qu’on ne savait pas ! Je l’ai découvert un jour que je rentrais, fatigué. Le gardien me dit « Oh, vous n’avez pas l’air d’avoir le moral, il faut vous consoler ». Cinq minutes après, se présentait une prostituée – en fait, une institutrice qui arrondissait ses fins de mois ! Le Festival nous avait donc payés 5 chambres à l’Hôtel de l’Amirauté, situé derrière l’ancien palais. On nous avait accordé un cinéma pourri, qui n’existe plus, le Rex. Parmi mes assistants, j’avais un jeune homme de 17 ans, raide dingue, génial, qui parlait admirablement l’anglais – moi, quasiment pas ! – qui deviendra par la suite assistant de Rolf Liebermann à l’Opéra de Paris, qui fera un premier film qui ne marche pas mais qui décrochera le prix Louis Delluc, le César du meilleur premier film, et l’Oscar du meilleur film étranger à Hollywood, La Diagonale du fou. C’était Richard Dembo. Au cours de cette édition, il y eut des chocs ! Sur la soixantaine de films présentés, il y avait deux films de Nagisa Oshima – deux chefs d’œuvre La Pendaison et Le Voleur de Sishuku – ceux de Susan Sontag, de l’écrivain James Salter, de Carmelo Bene, de Marta Meszaros, une flopée de films brésiliens jamais vus.

Vous vous projetiez dans une seconde Quinzaine ?

Pas du tout. Certes, le public venait de plus en plus nombreux lors de la première édition…. Le bouche à oreille a grandi. Ce n’est qu’à la fin qu’on a décidé de faire une seconde édition.

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La Malmaison à Cannes, toujours un repaire immanquable de la Quinzaine des réalisateurs.

Quel bilan vous tirez de la première Quinzaine ?

Succès public, oui. Quant au succès critique…. Ce n’est seulement que trois jours avant la fin de la première Quinzaine qu’est venu un critique français, Jean-Louis Bory. La critique internationale était bien présente : on a eu plus d’articles dans la presse italienne ou britannique qu’on en a eu en France ! Les critiques étaient invités par le Festival, il ne faut pas l’oublier. Ils parlaient d’abord de la compétition officielle, puis accessoirement ceux de la Semaine de la Critique, dirigée par Louis Marcorelles, critique au Monde. Comme la Quinzaine diffusait 5 films par jour, en projection unique, ils ne venaient pas. De plus, les metteurs en scène projetés à la Quinzaine leur étaient totalement inconnus. Ils n’avaient pas le sens de la curiosité. La critique cinématographique française, probablement une des meilleures en Europe, est quand même nullissime. L’Histoire ne retiendra aucun nom de critique de cinéma, comme en littérature ou en musique d’ailleurs. La deuxième année, ils étaient beaucoup plus nombreux. Cependant, l’erreur n’avait pas été commise de ne diffuser qu’une seule fois chacun des films. Il n’était plus question pour eux d’ignorer cette manifestation.

Comment se fait-il que Glauber Rocha se retrouve à la Quinzaine et en compétition officielle en 1969 ?

Son film Barravento avait été réalisé en 1962.  Cependant, il n’était jamais sorti en France. Je n’étais donc pas dérangé par le fait qu’il soit dans les deux sélections.

Vous ne vous êtes pas dit : « Cannes essaye de marcher sur mes plates-bandes » ?

Non, pas à cette époque-là. Plus tard, oui. Maurice Bessy créera trois sections parallèles pour essayer de piquer les films de la Quinzaine : Le Passé composé, Les Yeux fertiles et Un certain regard. Ces trois sections seront fusionnées en une seule, Un certain regard, par Gilles Jacob, qu’il adjoindra Sélection officielle, pour que ces films n’aillent pas à la Quinzaine ! Les premières années, Favre le Bret était ravi : on restait dans notre coin, on n’allait pas tirer les rideaux du Palais. Mais il pensait que ça ne durerait pas longtemps. Quand les journalistes ont commencé à couvrir copieusement la Quinzaine, on s’est mis à faire de l’ombre au Festival. La Quinzaine pouvait exister tant qu’elle n’avait pas beaucoup de succès. Quand les critiques se sont mis à écrire qu’ils avaient vu un film formidable à la Quinzaine et s’étonnaient qu’il ne soit pas en compétition, c’est devenu insupportable ! A commencé la guerre de tranchées, faite de ruses et de coups bas. »

Gilles Jacob dans le livre de Bruno Icher La Quinzaine des réalisateurs – les jeunes années déclare que s’il a été choisi délégué, c’est parce qu’il se considère lui aussi comme un enfant de la Quinzaine.

Au début, il ne disait pas ça. Il a été choisi parce que Favre le Bret, qui voulait garder le pouvoir, avait fait courir le bruit qu’il était fatigué. Il a pris pour délégué général Maurice Bessy, avec lequel il ne s’est pas entendu. Puis il a pris Gilles Jacob, qui avait été critique de cinéma à Cinéma 60-70 et à L’Express, qu’il avait quitté. Il pensait être tranquille avec Jacob, qui est resté tranquille pendant deux ans, avant de prendre le pouvoir absolu. Gilles est un homme de pouvoir, mais un vrai cinéphile. Il raconte d’ailleurs qu’en se baladant sur la Croisette, alors que se tenait la Quinzaine, des festivaliers lui disaient « C’est à la Quinzaine que ça vit, et pas dans le Festival ». C’est là qu’il a compris qu’on avait un temps d’avance, qu’il a essayé de rattraper. C’est d’ailleurs lui qui appliquera la règle qu’on avait suggérée au Festival, que ce ne soit plus les pays qui désignent leurs films, mais bien le Festival.

Quels sont les Festivals dont vous pouvez dire qu’ils sont héritiers de la Quinzaine ?

Le Forum International du nouveau cinéma à Berlin, créé par Ulrich Gregor en 1970, sur le thème « Je vais faire ma Quinzaine à Berlin », au cinéma L’Arsenal. Bien longtemps après, Venise fera une section Autres Horizons. A l’époque, il y avait peu de festivals en France. Ils se sont multipliés après 1968. Ils se sont cherché une spécialité : le cinéma latino-américain à Biarritz, le cinéma de l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie pour Nantes ; c’est un peu la même chose pour Amiens… Chacun prétend être original et trouver la pépite que l’autre n’a pas trouvée.

Capricci

Capricci, de Carmelo Bene, présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 1969, coup de cœur de Pierre-Henri Deleau.

Quels sont les films ou cinéastes que vous êtes le plus fier d’avoir présentés ?

Les films de Werner Herzog, ceux du Québecois Jean-Pierre Lefebvre, qu’on ne voit plus ; ceux d’Oshima, La Pendaison, notamment. La Promesse, des frères Dardenne ; les trois premiers films de Haneke, qui provoquaient un scandale et que j’adorais. Mémoires de prison, de Nelson Pereira dos Santos, un chef d’œuvre absolu. Une surprise pour moi : ce film fait l’ouverture de la Quinzaine ; deux jours après, il avait une double page dans Le Nouvel Obs signée Jean-Marie Le Clezio. Leolo et Un zoo, la nuit, de Jean-Claude Lozon, génial Québecquois, qui n’a fait que deux longs métrages. Les Taviani, avec Allonsenfan, que j’adorais. Quand je suis allé voir leur film suivant à Rome, ils me disent « On vous le montre, car on vous doit d’exister. Mais on sera en compétition à Cannes, car Maurice Bessy a déjà pris le film ». C’était Padre Padrone, qui a eu la Palme d’Or ! Angelopoulos, avec Le Voyage des comédiens, un truc extraordinaire : le film faisait 3h30, je pensais que la moitié de la salle allait foutre le camp ; pas du tout ! Applaudissements à tout rompre. Je fais monter Angelopoulos : les applaudissements redoublent, un triomphe ! Du fond de la salle avance un grand bonhomme qui fonce sur Angelopoulos, le regarde dans les yeux, se met à genoux et lui embrasse les pieds, et repart : c’était Werner Herzog. Qui m’a dit après « J’étais tellement ébloui et tellement jaloux que c’était le plus beau compliment que je pouvais lui faire ». Il le reconnaissait comme un maître. Dans la vie d’un réalisateur, on n’oublie jamais ce genre de scène ! Il y a eu des moments magiques, vraiment…. Comme avec Mémoires de prison : tout le monde s’embrassait à la sortie. J’avais proposé des films de Shūji Terayama, un cinéaste japonais expérimental. Je rentrais souvent dans la salle pour prendre la température du public. J’entre, et je vois des ombres chinoises sur l’écran. Un homme, au dernier rang, debout sur le fauteuil, faisait des ombres chinoises. Je l’attrape, et je m’aperçois que c’était Terayama lui-même ! « C’est beaucoup plus joli comme ça », me dit-il ! Et il a continué. Surréaliste !

Et de la première sélection de 69, quel est votre souvenir le plus marquant ?

Cappricci, de Carmelo Bene. C’était l’enfant terrible du théâtre italien. Il avait placé la critique italienne aux deux premiers rangs de la salle. Il a commencé à sortir les articles de ces journalistes en les insultant les uns après les autres. Ils sont tous partis, sans avoir vu le film !

Suivez-vous toujours la Quinzaine ?

Je n’y ai remis les pieds que deux fois, pour sa quarantième et cinquantième édition. Tous les 10 ans, on ressort le dinosaure ! Cette année, Paolo Moretti est le sixième directeur qui m’ait succédé. Jamais je n’ai dit mot concernant les sélections de mes successeurs, que ce soit Edouard Waintrop ou Olivier Père, dans lesquelles il y a des films que j’ai adorés, et d’autres un peu moins.

Et maintenant, que faites-vous ?

J’ai dirigé plus d’une centaine de festivals, : le FIPA, Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz, que j’ai dirigé pendant 22 ans ; le Festival de Paris, de 1975 à 1978, avec les avant-premières de Vol au-dessus d’un nid de coucous, Blue Collar ou Salo, les 120 journées de Sodome ; j’ai créé De l’encre à l’écran, qui a duré 4 ans ; Littérature et Cinéma à Tours, Le Forum européen du cinéma, qui a duré 6 ans, à Strasbourg, pour protéger l’exception culturelle ; j’ai dirigé et transformé le festival du cinéma latino-américain de Biarritz en le tirant vers la peinture, la musique et la littérature ; j’ai dirigé pendant 3 ans le Festival du jeune cinéma de Hyères. Enfin, j’ai créé un festival qui fête cette année son 30ème anniversaire, celui du film d’histoire de Pessac. C’est un succès : 40 000 spectateurs y viennent, capacité maximale du Festival. Ceci dit, il y a un argument contondant : ce ne sont pas les films qui sont à voir, ce sont les vins qui sont à boire !


La Quinzaine des réalisateurs se tient cette année du 15 au 25 mai 2019.

En couverture : Pierre-Henri Deleau devant l’ancien palais du Festival, en cours de démolition, en 1983.

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Sylvain Lefort

Co-fondateur Revus & Corrigés (trimestriel consacré à l'actualité du cinéma de patrimoine), journaliste cinéma (Cineblogywood, VanityFair, LCI, Noto Revue), cinéphile et fan des films d'hier et d'aujourd'hui, en quête de pépites et de (re)découvertes

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Se souvenir – rencontre avec Pierre-Henri Deleau, directeur artistique du Festival de Pessac · 22 février 2022 à 14 h 56 min

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