A l’occasion de l’exposition « Degas Danse Dessin » au musée d’Orsay, Marc Uzal, le programmateur cinéma du Musée d’Orsay – qui nous a consacré un entretien – s’est penché sur l’aspect éminemment cinématographique de la danse et du mouvement du corps, sujet d’études inépuisables pour le peintre Edgar Degas.

Degas Danseuse espagnoleLe mouvement et les corps (notamment des célèbres danseuses de l’Opéra de Paris) furent pour Degas une source inépuisable d’inspiration. Moderne, il élançait en quelques traits les gestes quotidiens ou dansés, comme les robes des dames, les tutus des ballerines ou la course des chevaux. Révélés notamment par la chronophotographie puis le cinéma, ces gestes ont passionné la deuxième moitié du XIXème siècle. A travers le livre que Paul Valéry a consacré à son grand ami Degas, l’exposition suit les coups de crayon des deux artistes et met en mouvement les œuvres du peintre, dessins ou sculptures, les textes de l’écrivain et les images qui ont inspiré cette modernité.

De la figure de la danseuse, à l’exploration technique et expérimentale du mouvement de son corps, en passant par la très célèbre tradition de la comédie musicale américaine, la programmation cinéma de l’Auditorium nous prouve que le septième art a toujours dansé.

Jeudi 11 janvier à 20h
Les Chaussons rouges, de Michael Powell et Emeric Pressburger (1948) :

Les Chaussons rouges (2)

Ce chef-d’œuvre du cinéma britannique met en scène le spectacle du ballet classique à travers l’histoire d’un jeune compositeur et d’une danseuse, engagés dans une prestigieuse troupe où ils travaillent à l’adaptation dansée du célèbre conte d’Andersen Les Chaussons rouges. Passion destructrice, la danse et les sacrifices demandés aux deux jeunes artistes ont inspiré de nombreux cinéastes comme Martin Scorsese, Brian de Palma avec Phantom of Paradise (1974), Francis Ford Coppola ou encore Darren Aronofsky dans Black Swan (2010).

Dans une superbe copie 35 mm de chez Carlotta Films, le film sera présenté par Damien Aubel, journaliste au magazine Transfuge.

Vendredi 12 janvier à 20h
Isadora, de Karel Reisz, (1968)

Isadora

Récemment à l’écran avec le film La Danseuse de Stéphanie Di Giusto avec Lili-Rose Depp, la figure d’Isadora Duncan a marqué le cinéma dès ses débuts. C’est Vanessa Redgrave qui en prit le mieux possession dans le film de Karel Reisz sur les drames et les joies de la vie, la carrière et les amours de la danseuse américaine qui révolutionna la pratique de la danse au début du XXème siècle.

La séance sera présentée par Elisabeth Schwartz, danseuse, chorégraphe et historienne.

Samedi 13 janvier à 16h
Ciné-concert : la danse aux origines du cinéma avec quatre courts métrages
  • Danse serpentine, des frères Lumière (1896)
  • Thèmes et variations, de Germaine Dulac (1928)
  • Ritual in Transfigured Time, de Maya Deren (1946)
  • La Mort du cygne, d’Evgueni Bauer (1917)

Ce programme riche et hétéroclite, des débuts du cinéma avec les frères Lumière et la Danse serpentine – créée par Loïe Fuller, cette danse marqua profondément la chorégraphie et le spectacle modernes – au cinéma expérimental en passant par un génial préquel à Black Swan (La Mort du cygne), propose un panorama étonnant de la danse comme raison d’être du cinéma comme art du mouvement.

Cette projection sera accompagnée au piano par Paul Gassot.

Samedi 13 janvier à 19h
L’Entreprenant Monsieur Petrov, de Mark Sandrich (1937)

L'entreprenant monsieur Petrov (2)

Classique de la comédie musicale américaine, Shall We Dance (de son titre original) est la 7ème collaboration de Fred Astaire et Ginger Rogers. Sublimée par la musique de George Gershwin et les paroles de son frère Ira Gershwin, cette romance illustre à merveille les relations entre la danse classique et la danse moderne des claquettes !

Dimanche 14 janvier à 16h
Invitation à la danse, de Gene Kelly (1956)

Invitation à la danse

Faisant appel aux grands danseurs de l’époque, Gene Kelly rend hommage aux danses dans toute leur splendeur et à la clarté narratrice de leurs gestes à travers trois tableaux. Audacieux, Gene Kelly abandonne le dialogue et danse même, incrusté dans des dessins animés tout au long du dernier chapitre – animation supervisée notamment par Fred Quinby et William Hanna, producteurs et créateurs du cartoon Tom & Jerry ! Ours d’or de Berlin en 1956 mais échec commercial majeur, cette perle de la comédie musicale fut rarement montrée.

Tarifs

Plein tarif : 6€
Tarif réduit : 4,50€

Retrouvez toutes les informations concernant le cycle « Le cinéma entre dans la danse » directement sur le site du musée d’Orsay. L’Auditorium se trouve au niveau -2, entrée réservée porte C.


1 commentaire

Le cinéma entre dans la danse – Rencontre avec Marcos Uzal, programmateur au musée d’Orsay – Revus et Corrigés · 9 janvier 2018 à 17 h 50 min

[…] les informations concernant le cycle « Le cinéma entre dans la danse » dans l’article que nous lui avons consacré, ou directement sur le site du musée […]

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