Une histoire de cinéma – André Cayatte, un cinéaste mal-aimé

À l’occasion de la sortie en Blu-ray par Pathé du diptyque La Vie conjugale, Antoine Jullien vous raconte le parcours du réalisateur André Cayatte, dont le nom ne résonne pas toujours bien dans les oreilles des cinéphiles. À l’époque, le cinéaste a subi les foudres d’une partie de la critique malgré les succès publics et la reconnaissance de ses pairs. D’abord avocat, l’homme passé derrière la caméra n’aura eu de cesse de traquer les erreurs judiciaires et de dénoncer les injustices. Mais il était aussi un expérimentateur de formes et de récits, et son œuvre mérite d’être redécouverte.   

Une histoire du film de sous-marin

À quelques semaines d’intervalles, deux films de sous-marin, Le Chant du loup et Kursk, redonnent une actualité au genre. Le premier remet au goût du jour le thème atomique, quand le second aborde la tragédie du Kursk, survenue le 12 août 2000 et ayant entraîné la disparition de 118 marins russes. Deux films qui reprennent la dimension phobique propre au genre, où la guerre de la démesure côtoie un secret silencieux. Un sous-genre à part entière avec sa propre histoire, creusé à travers deux concepts précis : l’objet – le vaisseau lui-même –, et la peur d’en être prisonnier. Un cinéma immersif, au sens propre.

Symphonie pour un massacre, de Jacques Deray (1963)

La carrière de Jacques Deray semble curieusement scindée en deux, entre ses films rococos forgés avec les grandes stars du cinéma français comme Borsalino ou La Piscine, et un autre cru bien plus brut de décoffrage, des polars acerbes, lancinants et réalistes. Symphonie pour un massacre appartient à cette seconde catégorie. C’est un film noir qui s’inscrit dans la tradition d’Henri Decoin, froid, clinique, au noir et blanc épuré.