LE TEMPLE DES OIES SAUVAGES (1962), ce qu’il restera de nous

Malgré le succès relatif des Femmes naissent deux fois, Yuzo Kawashima rempile dès l’année suivante auprès de la Daiei en plongeant l’hypnotique Ayako Wakao au cœur d’un triangle amoureux pervers dans Le Temple des oies sauvages. Le cinéaste japonais distille des éléments plus personnels dans sa description atemporelle de son pays avec un film aussi sublime à l’image qu’il en est transgressif dans le miroir qu’il tend aux institutions traditionnelles de l’archipel nippon. À redécouvrir dans une copie magnifiquement restaurée

PHENOMENA (1985), Argento ou rien

Ce n’est pas forcément le film le plus réputé de Dario Argento, et pourtant c’est sûrement l’un de ses plus passionnants car l’un des plus multiples, foutraques et baroques. Phenomena ressort grâce à un magnifique coffret de 8 films du maitre italien, disponible chez les Films du Camelia.

NOUS ÉTIONS JEUNES (1961), éclat bulgare

Première femme réalisatrice en Bulgarie, la cinéaste Binka Jeliaskova est à l’honneur d’une grande rétrospective en salles, dont la première partie est visible depuis le 8 mars. Partageant ses influences entre néoréalisme et Nouvelle Vague, son second film Nous étions jeunes (1961) impressionne par ses fulgurances formelles et sa représentation d’une jeunesse en lutte.

LES FEMMES NAISSENT DEUX FOIS (1961), l’anamour toujours

En ce mois de mars 2023, l’éditeur Badlands ajoute à la collection 1kult trois opus de Yuzo Kawashima, prolifique cinéaste japonais et pourtant moins connu par chez nous que certains de ses pairs. Un cadeau triple en versions restaurées qui commence avec Les Femmes naissent deux fois, critique incisive de la société patriarcale japonaise en déconstruisant ses mythes, avec une Ayako Wakao sublime et insaisissable en prostituée en quête d’indépendance.

LITTLE ODESSA (1994): les débuts d’une odyssée américaine

Premier long métrage de James Gray, Little Odessa est disponible dans une nouvelle édition Blu-ray et DVD depuis le 3 janvier dernier chez Metropolitan Vidéo. Quelques semaines après la sortie de l’une de ses œuvres les plus personnelles Armageddon Time, Little Odessa permet de revenir sur ce qui constituait déjà le coeur de son cinéma : départs et retours, ombres et mirages, aliénation familiale et mélodrame : James Gray, une odyssée américaine.

UNE VIE DIFFICILE (1961): ils se sont aussi tant aimés !

Après Le Trou, de Jacques Becker (1960), Monsieur Klein, de Joseph Losey (1976) et Le Grand Silence, de Sergio Corbucci (1968), au tour d’Une vie difficile de bénéficier d’une édition Hors série dans la stimulante collection Make my day, dirigée par Jean-Baptiste Thoret. Occasion de redécouvrir cette perle finalement méconnue du cinéma italien, enrichie de très nombreux suppléments qui permettent de faire le point sur ce qu’on appelle communément la “comédie” italienne.

LE SALON DE MUSIQUE (1958), la disparition

L’un des films les plus connus de Satyajit Ray, Le Salon de musique, ressort en cette fin janvier avec Les Acacias Disitribution. Bien plus qu’une simple question de mélomanie, ce long métrage aux accents du Guépard de Luchino Visconti, traite surtout de la fin d’une époque, d’une aristocratie coupée du monde, mélancolique et hors du temps.

LA PASSAGÈRE (1963), l’horreur en mémoire

Et si vous recroisiez par hasard une personne que vous avez torturé par le passé ? Et si ce passé, honteux et enfoui, ressurgissait ? C’est ce que raconte La Passagère, qui dévoile le passé de Liza, ancienne surveillante SS. Ce film inachevé et sublime de Andrzej Munk, qui ressort au cinéma chez Malavida, est un exemple parfait de comment arriver à traiter en fiction de la délicate question des camps de concentration.

DRIVER (1978), symphonie en V8

Il y a une dizaine d’années, au moment de la sortie de Drive de Nicolas Winding Refn, son film-matrice, Driver de Walter Hill, sorti en 1978, avait refait parler de lui. Depuis, grâce aux ressorties et rétrospectives, la carrière du cinéaste, ancien scénariste de Peckinpah, a su lui redonner la place qu’il mérite dans le paysage américain des années 1970-80 – son âge d’or (même si quelques manques restent à combler, dont le monumental Sans retour). En attendant, la ressortie de Driver à la fois au cinéma et en vidéo donne à revoir une performance de cinéma minimaliste géniale, hors-du-commun, et avec certainement parmi les meilleures courses-poursuites jamais filmées.

LA COMTESSE AUX PIEDS NUS (1954), Mankiewicz à nu

À mi-chemin dans la carrière de Joseph L. Mankiewicz, La Comtesse aux pieds nus est l’un de ses films les plus singuliers. On l’a souvent mis en miroir avec beaucoup d’autres productions sur l’industrie Hollywoodienne, mais aussi Pandora, sorti la même année, également avec Ava Gardner. Pourtant, il est demeuré un peu à part, même chez son auteur, loin du culte voué à Ève ou du faste délirant de Cléopâtre. Il ressort désormais en vidéo dans une édition Carlotta.

ORDET (1955), le miracle

Ordet fait partie de ses films intimidants, dont on connait le titre sans l’avoir vu. Cette ressortie par Capricci dans une très belle copie restaurée permet ainsi de découvrir le film pour ce qu’il est, un des plus grands films sur la présence du sacré, à la fois intime, pudique et majestueux.

Tendres Passions (1983), raviver la flamme

Premier film de James L. Brooks, adapté du roman de Larry McMurtry, Tendres Passions, cochant tous les malheurs et les joies du mélodrame hollywoodien, n’est pas épargné par la critique française, malgré (ou à cause) de ses 5 Oscars. Heureusement, aux États-Unis comme en France, le public suit, alors même qu’il n’y a rien de plus cruel que les parfaits mélodrames.