manuel chiche

Revus & Confinés, le live #11

Le reconfinement nous invite de nouveau, tous les vendredis à interroger les professionnels du cinéma, qui rencontrent, comme nous, de grands changements dans leurs activités et de nouveaux enjeux. Sur YouTube et sur Facebook, le rendez-vous est donné.

« Bob supportait le poids du monde sur ses épaules » – Entretien avec Bruce Weber et Carrie Mitchum

Documentaire magnétique et un peu à part, Nice Girls Don’t Stay for Breakfast, tente une incursion dans l’intime et le quotidien du géant Robert Mitchum. Son réalisateur, le photographe Bruce Weber, qui avait jadis fait le portrait de Chet Baker dans Let’s Get Lost, concrétise avec la sortie de son film une étonnante relation avec l’acteur impénétrable. Cette quête l’a élégamment rapproché de Carrie Mitchum, petite fille de Bob, qui témoigne dans le documentaire et révèle une facette fragilisée de son grand-père.

« Sterling Hayden n’était pas né dans le bon siècle, c’était un mec du XIXème siècle » – Philippe Garnier

Dans la pénombre et la chaleur d’un été finissant, rencontre avec Philippe Garnier, le Frenchie le plus américain des journalistes français. Sans lui – et quelques rares autres – David Goodis, John Fante, James Crumley ou Charles Bukowski seraient restés au purgatoire. Sans lui, jamais la mythique émission Cinéma Cinémas n’aurait hanté nos mémoires de cinéphiles, avec ses précieuses pastilles nonchalantes sur la lancinante musique de Laura, consacrées à Richard Widmark ou à Edward Dmytryk. Quelques ouvrages et livrets de DVD plus tard, voici qu’il exhume la figure du grand Sterling Hayden, écrivain acteur bourlingueur dont la carcasse massive marque irrémédiablement Quand la ville dort de John Huston, Docteur Folamour de Stanley Kubrick, ou Le Privé de Robert Altman. Pourquoi Sterling Hayden ? Dialogue dans un transat aux abords du festival Lumière.

“Créer une communauté forte autour de l’édition” – Rencontre avec Manuel Chiche, fondateur de La Rabbia

La sortie en vidéo de Memories of Murder, de Bong Joon-ho, est un véritable petit événement dans l’éditorialisation du cinéma de patrimoine. C’est l’occasion d’aller discuter avec Manuel Chiche, fondateur de La Rabbia et de The Jokers, éditeur et distributeur passionné qui n’a pas sa langue dans sa poche. On en profite pour faire le point sur les perspectives futures autour des films restaurés et de leurs ressorties.

Memories of Murder (2003), campagne meurtrière

Il est salvateur de se replonger dans ce deuxième film de Bong Joon-ho, cinéaste alors jeune et inconnu. Un thriller que l’on peut qualifier de séminal pour son pays d’origine. Car si Memories of Murder n’a rien inventé; il a modifié les codes du genre pour (im)poser les bases d’un renouveau local qui perdure encore quinze ans après sa sortie.

Sorcerer, sur le toit du monde

Après sa superbe édition de la director’s cut du Convoi de la peur alias Sorcerer de William Friedkin par La Rabbia, Samuel Blumenfeld a remonté la piste des errements de la production infernale de ce film maudit, à travers un ouvrage aussi beau que passionnant. Voyage au bout de la folie d’un cinéaste…

UTU (1983), western maori

Utu confirme qu’il y a des territoires de cinématographie encore peu explorés. Au travers d’une quête de vengeance, qui lui donne son titre en langue maorie, le récit confronte la perspective d’un bilan sur la violence de l’ère coloniale durant l’empire britannique face à une fresque d’aventure largement influencée par le western américain – encore une histoire de territoires volés.

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