Quel avenir pour la presse indépendante cinéma ?

En cette rentrée 2022, nous avons adressé, avec Cinemateaser et dix autres titres de la presse cinéma, une lettre au CNC et au Ministère de la culture pour leur faire part de l’urgence financière et économique dans laquelle nous nous trouvons. La presse, dernier maillon de la chaîne de l’industrie du cinéma, est encore plurielle, mais la crise que nous traversons menace son indépendance et sa diversité.

LENI RIEFENSTAHL, LA LUMIÈRE ET LES OMBRES, entretien avec le réalisateur Andres Veiel

Le documentariste allemand Andres Veiel consacre un long-métrage à Leni Riefenstahl, la cinéaste-égérie du IIIe Reich qui a marqué l’histoire du cinéma par son rapport à l’esthétique dans Le Triomphe de la volonté (1935) et Les Dieux du stade (1936). On aurait pu croire qu’il n’y avait rien de plus à raconter sur elle et sa personnalité souvent qualifiée « d’ambiguë », mais le réalisateur a eu notamment accès à ses vastes archives, dont de nombreuses inédites, montées avec intelligence dans son film, précisant un portrait qui, justement, n’a rien d’ambigu, et confronte une fascination collective pour une artiste possédant du génie, mais dont la compromission avec le pire donne le vertige.

Des vidéo-clubs aux studios Hollywoodiens, rencontre avec Alexandre Aja au Festival Lumière

Alexandre Aja était l’un des invités du dernier festival Lumière, pour lequel il a donné une masterclass et présenté une nuit de l’horreur composée de quatre fleurons du genre : Hérédité d’Ari Aster, son remake de La Colline a des yeux, Les Griffes de la nuit de Wes Craven et L’Exorciste de William Friedkin. Rencontre avec un cinéaste ambitieux qui a traversé l’Atlantique il y a deux décennies pour tourner aux États-Unis des films de genre qui lui ressemblent. 

JOHNNY GOT HIS GUN (1971), une guerre intérieure

Dalton Trumbo, grand scénariste hollywoodien connu pour ses prises de position politiques, réalise Johnny Got His Gun en 1971, un réquisitoire anti-guerre sous forme de combat intérieur pour (et contre) la vie. Présenté en sélection Cannes Classics lors du Festival de Cannes 2024, Johnny Got His Gun ressort le 11 septembre dans une nouvelle version restaurée, grâce à Malavida Films.

L’INNOCENT (1976), ou le dernier bal

Dernier film de Luchino Visconti, adapté du roman de Gabriele D’Annunzio, L’Innocent est un film habité par la conscience d’une disparition prochaine, celle du réalisateur et celle du XIXème siècle, sublimement racontée ici, inaugurant les symptômes du Mal révélé en 1922 par le fascisme. L’Innocent ressort en version restaurée dans le cadre d’un rétrospective initiée par les Acacias autour du XIXème siècle de Visconti, avec Senso, Le Guépard et Ludwig.

LAW AND ORDER (1969), « not all cops »

Présenté à Cannes Classics durant cette 77ème édition du Festival de Cannes, Law and Order (1969), un des premiers long-métrages du documentariste Frederick Wiseman, montre la vie réelle d’une brigade de policiers à Kansas City. La ressortie en version restaurée est prévue à l’automne 2024 par Météore Films.

Natalie Wood, l’icône qui cache l’actrice : entretien avec Lucas Aubry

Dans ce nouveau livre de la très appréciée collection Capricci Stories, l’auteur Lucas Aubry explore l’icône d’une génération immortalisée par la caméra furieuse de Nicholas Ray, une légende hollywoodienne dont la filmographie traverse presque 40 ans de cinéma américain, Natalie Wood. Même si elle a disparu précocement dans de mystérieuses conditions à 43 ans, celle qui avait débuté à l’âge de 5 ans est une figure emblématique du cinéma américain, incarnation d’une jeunesse américaine rebelle et amoureuse. L’iconique Natalie Wood sera cette année à l’honneur d’une rétrospective au Festival international du film de La Rochelle, du 28 juin au 7 juillet 2024.

LE NOM DE LA ROSE (1986), le Diable est dans les détails

La Victoire en chantant (1976), Coup de tête (1979), La Guerre du feu (1981), c’est à se demander pourquoi Jean-Jacques Annaud, avec sa tête à l’époque remplie d’ours, s’est-il trouvé soudain à transposer le chef-d’œuvre du sémiologue Umberto Eco ? Presque comme à chaque nouvelle pièce maîtresse de sa filmographie, il faut gratter sous le vernis de la pellicule pour comprendre que son apparente intrusion dans l’univers de ce professeur de l’université de Bologne n’a rien d’un hasard. À la manière de son héros Guillaume de Baskerville, le cinéaste incarna malgré lui un trouble-fête idéal, en s’emparant de ce best-seller avec la bénédiction de l’auteur. Il bouscula ainsi d’innombrables dogmes et certitudes, aboutissant à ce long-métrage inoubliable à redécouvrir en version restaurée.

Michel Audiard – Jean Vautrin : pavane pour une double renaissance

Ce dernier tome d’une série d’ouvrages consacrés à l’œuvre de Michel Audiard se concentre sur l’amitié qui se noue entre le scénariste de Un singe en hiver et le futur prix Goncourt Jean Vautrin, du milieu des années 70 jusqu’en 1985. Entretien avec Thibaut Bruttin qui a coordonné les deux derniers tomes de cette série d’ouvrages uniques en France, de par leur objet, leur approche et leur richesse.

CHAMBRE 999 – « Le cinéma est-il un art qui va mourir ? », entretien avec Lubna Playoust

En mai dernier, Lubna Playoust présentait son premier long-métrage Chambre 999 (2023) à Cannes Classics, un documentaire qui interroge des réalisateurs et réalisatrices du monde entier concernant l’avenir du cinéma. Le film est une réponse à Chambre 666, réalisé en 1982 par Wim Wenders, où des cinéastes répondaient déjà à cette question pendant le Festival de Cannes, seuls face à eux-mêmes dans une chambre de l’hôtel Martinez. 

Le Festival des 3 continents 2023, le cinéma autrement

Du 24 novembre au 3 décembre 2023, se tient à Nantes la nouvelle édition du Festival des 3 continents. Pierre Charpilloz revient à Nantes, et parcourt de nouveau les espaces de ce festival qui depuis plus de 40 ans nous invite à poser d’autres regards sur le cinéma et notre monde à travers une sélection de films de fiction et de documentaire d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.

Jocelyne Saab, au chevet du Liban – Entretien avec Mathilde Rouxel

Du 17 au 28 novembre 2023, le Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec met à l’honneur le Liban et la réalisatrice et artiste Jocelyne Saab, dont la filmographie fera l’objet d’une rétrospective intégrale jusqu’au 10 décembre à Paris et en région parisienne. Pionnière du « nouveau cinéma libanais » dans les années 70, elle a documenté sans relâche les conflits prenant place au Liban et sa ville de cœur, Beyrouth. Rencontre avec Mathilde Rouxel, directrice artistique du festival et ancienne collaboratrice de Jocelyne Saab, à l’initiative de la restauration de ses films.

LUNE FROIDE (1991), regarde les hommes tomber

Lune froide a beaucoup fait parler à sa sortie pour une séquence choquante, grotesque, interdite. Pourtant, le film de Patrick Bouchitey ne peut se résumer à ce paroxysme de cinéma. Adapté de Charles Bukowski, Lune froide est d’abord une histoire d’amitié entre deux pieds nickelés. C’est aussi un film poignant, drôle, poétique, et rageur.

Sacha Guitry, déclaration(s) d’amour

Onze films de Sacha Guitry ressortent en salle, offrant un regard rétrospectif sur une figure immanquable du théâtre et du cinéma français ; un artiste complet, populaire, que l’on croit connaître, paraissant vu et revu, et pourtant dont il y a encore toujours quelque chose à tirer et à redécouvrir. Devant et derrière la caméra, l’œuvre de Guitry brille, bien sûr, par ses dialogues, mais aussi par un rapport unique entre forme et parole, de la drôlerie lyrique de Faisons un rêve (1936) à l’humour noir de La Poison (1951), et la redécouverte d’une perle plus méconnue de sa filmographie, Ceux de chez nous (1915).