SUGAR MAN, on ne vit que deux fois

Trop belle pour être vraie, trop triste pour être imaginée, l’histoire de Sixto Rodriguez, musicien oublié devenu légende, eut les honneurs, il y a dix ans, d’un documentaire oscarisé. Une décennie plus tard, Sugar Man reste un mystère, une énigme qui n’a, c’est peut-être là le plus tragique, aucune bonne réponse à apporter.

René Laloux, le visiteur des futurs

Grand admirateur de Paul Grimault et d’Hayao Miyazaki, cet artiste mérite pleinement sa place à leurs côtés. Malgré la modestie des moyens à sa disposition, René Laloux fut l’un des plus talentueux défenseurs de l’animation et des possibilités sans limites de l’imaginaire, signant une œuvre non conformiste où résonnent les noms mythiques de Topor, Mœbius et Caza, et dont la version restaurée de son deuxième long-métrage, Les Maîtres du temps (1981), est présentée cette année au Festival d’Annecy.

Dans les yeux de Safi Faye

Pionnière du cinéma africain et ethnologue, Safi Faye a peint en quelques films un incandescent tableau de la paysannerie du continent. Une œuvre moderne et humaniste qui laisse toute sa place à son sujet et où les frontières entre réalité et fiction se fondent sans cesse.

Bertrand Tavernier, cinéaste des temps présents

La disparition de Bertrand Tavernier, en mars 2021, a mis le monde cinéphile en émoi. Chacun ou presque s’est rappelé d’un souvenir, de quelque chose qu’il doit à ce géant (au sens littéral) du cinéma français. La sortie d’un coffret vidéo regroupant dix-huit de ses long-métrages en octobre 2021 et en février 2023 la sortie en salles d’une presque intégrale de ses films, nous permettent de nous reposer la question : au-delà du « Tatave » cinéphile que l’on affectionnait tous, c’est quoi, le cinéma de Bertrand Tavernier ?

Ida Lupino, une pionnière en son genre

Vedette hollywoodienne, mais aussi productrice et cinéaste, Ida Lupino est à l’honneur sur Arte avec la diffusion de quatre de ses films en version restaurée, ressortis en 2020 en salles avec Camélia Films : Not Wanted (1949), Never Fear (1949), The Hitch-Hicker (1953) et The Bigamist (1953). Autant de témoignages d’une metteuse en scène affirmée, engagée et visuelle.

L’Inde méconnue de Mani Kaul

ED Distribution fait un pari fou : sortir 4 films de Mani Kaul, un réalisateur indien qui ne ressemble à aucun autre et qui est tout aussi loin de Bollywood que de l’esthétique cinéma d’auteur classique de Satyajit Ray. Uski Roti, Un jour après la saison des pluies, Duvidha et Nazar nous offrent une plongée dans le monde du Parallel Cinema l’un des nombreux cinémas de l’Inde encore trop souvent inexploré.

Louis Malle, inclassable rebelle

Louis Malle aurait eu 90 ans cette année. Il était célébré en octobre lors de l’édition du Festival Lumière de Lyon 2022. Il est également l’objet d’une rétrospective en salles en deux parties, sous la houlette de Malavida, pour tenter d’appréhender le mystère d’une carrière extrêmement riche pour les uns, hétéroclite pour les autres – et sans équivalent dans le cinéma français. Rendez-vous dans toute la France dès le 9 novembre pour la première partie de six films de cette rétrospective.

Satyajit Ray, conteur bengali

Si Satyajit Ray est considéré comme le plus grand réalisateur de l’histoire du cinéma indien, ce sont souvent les mêmes titres de sa filmographie qui sont évoqués, et notamment Charulata (1964). Un coffret vidéo nous fait redécouvrir ce chef-d’œuvre, mais aussi cinq autres de ses films parfois plus méconnus.

Djibril Diop Mambéty, soleil éphémère

C’est l’histoire d’un homme qui n’aura réalisé que deux longs-métrages mais dont l’œuvre a bousculé les règles cinématographiques et la forme esthétique. C’est l’histoire d’un premier film incompris et d’un cinéaste qui s’arrêta de filmer pendant 20 ans. Disparu à 43 ans, Djibril Diop Mambéty compte certainement parmi les maîtres du cinéma sénégalais et africain.

David Simon, le vote de Sisyphe

Vingt ans après la sortie de la très marquante série The Wire, David Simon signe une nouvelle mini-série politique, We Own this City. David Simon se situe dans la lignée de ces grands cinéastes qui, tels Frank Capra, John Ford, ou Alan J. Pakula, ont questionné à travers leurs films les modes de pouvoir aux États-Unis. Pourtant, dans les séries qu’il a créées, cet ancien journaliste est allé le premier là où peu s’aventuraient.

Natalie Wood, la cassure et l’effondrement

S’il fallait un visage pour incarner le Breakdown au cinéma, ce serait le sien. Dans les années 1960, Natalie Wood tourne trois films magistraux où l’effondrement tient un rôle capital. Mise en regard de La Fièvre dans le sang d’Elia Kazan (1961), Daisy Clover de Robert Mulligan (1965) et Propriété interdite de Sydney Pollack (1966), à l’occasion de la rétrospective que lui consacre l’Institut Lumière du 20 janvier au 27 février 2022.

50 ans de publicité bancaire en vidéo

En un demi-siècle de spots publicitaires à la télévision, les banques françaises ont reflété les évolutions de la société française et de ses préoccupations. À l’heure où l’aura du petit écran semble s’éteindre, que reste-t-il de ces pubs qui ont marqué plusieurs générations de Français ? Petit catalogage des productions qui ont marqué cette histoire audiovisuelle.

Hollywood Breakdown en 100 films (1959-1969)

L’idée d’Hollywood Breakdown correspond à un moment du cinéma américain mal identifié, quelque part entre la fin des années 1950 et la fin des années 1960. Avant ce que conventionnellement, on appelle le Nouvel Hollywood. Il y a dans ces années-là un corpus de film, assez imposant si l’on accepte de les réunir malgré leurs différences, mettant en scène un mal être profond qui gagne les États-Unis et remet en question l’American Way of Life.

VIENS ET VOIS (de loin)

La sortie du documentaire d’Éleonore Weber, Il n’y aura plus de nuit, constitué d’images vidéo de caméras d’hélicoptères de combat ayant fuité sur Internet, pose plusieurs questions fascinantes, pour le spectateur, sur le rapport à l’image de la guerre, et la distanciation. Un objet de cinéma hors du commun, paradoxalement constitué d’images non-cinéma, au centre d’une réflexion sur l’image-guerre particulièrement prégnante depuis l’émergence des drones.

Mémoires du cinéma libanais

Mémoires du cinéma libanais

Pour certains, c’est le plus européen des pays du Proche-Orient. L’un des plus cinéphiles aussi, depuis l’ouverture en 1919 de sa première salle, le Cosmograph. Aujourd’hui encore, malgré les difficultés que traverse le pays, endeuillé depuis des mois par une crise sociale et politique que la situation sanitaire n’a fait qu’empirer, le cinéma libanais reste vif. Mais si l’on regarde en arrière, la plaie pas tout à fait refermée de la Guerre Civile (1975-1990) obscurcit les souvenirs. Comment retrouver la mémoire du cinéma libanais ?

Andreï Kontchalovski, métamorphoses du renard

Triple actualité pour le cinéaste russe : auréolé du Prix spécial du Jury à la dernière Mostra de Venise pour son dernier film Dear Camrades (encore inédit en France), Andrei Kontchalovski se voit honoré d’une rétrospective à la Cinémathèque française (du 14 septembre au 17 octobre) et gratifié d’une journée spéciale à la Cinémathèque de Toulouse le 17 septembre, et ce quelques jours avant la sortie (le 21 octobre) de son avant dernier film, tourné en Italie, Michel Ange, biopic consacré au célèbre sculpteur. Occasion de faire le point sur la carrière foisonnante du cinéaste, l’un des très rares réalisateurs à avoir partagé sa carrière entre la Russie, l’Europe et les Etats-Unis, de ses fresques épiques soviétiques aux productions Cannon Films, en passant par ses satires sociales.

Le retour de Léonide Moguy

Auteur de documentaires en Union soviétique, de films américains pendant la Seconde Guerre mondiale, et surtout de grands mélodrames sociaux dans la France du Front Populaire puis de l’après-guerre, Léonide Moguy a disparu des souvenirs de nombreux cinéphiles. Une mémoire ravivée en février 2020 par la Cinémathèque française à l’occasion d’une rétrospective, reprise début septembre.