Le retour de Léonide Moguy

Auteur de documentaires en Union soviétique, de films américains pendant la Seconde Guerre mondiale, et surtout de grands mélodrames sociaux dans la France du Front Populaire puis de l’après-guerre, Léonide Moguy a disparu des souvenirs de nombreux cinéphiles. Une mémoire ravivée en février 2020 par la Cinémathèque française à l’occasion d’une rétrospective, reprise début septembre.

20 ans après LES YEUX DANS LES BLEUS, Le documentaire sportif existe-t-il toujours ?

Le 12 juillet 1998, l’équipe de France de football devient championne du monde. Vingt ans plus tard, elle l’est à nouveau. Entre-temps, la manière de mettre en scène et de médiatiser le sport et ses protagonistes a radicalement changé. Pour observer ce phénomène socioculturel, le point d’ancrage le plus parlant reste ce documentaire aussi jubilatoire qu’exhaustif qu’est Les Yeux dans les Bleus.

Les Films Corona, le virus du succès – 30 ans de grands classiques

Confinement oblige, les chaînes de télévision bousculent leurs grilles de programmes. Dimanche 22 mars, au générique de La Grande vadrouille apparaît la mention “Les Films Corona” ! Un nom qui en a surpris plus d’un en cette période particulière et qui s’avère pourtant être celui de l’une des plus importantes sociétés de production du cinéma français, co-fondée en 1955 par Robert Dorfmann.

Les derniers hommes

Alors que deux films post-apocalyptiques devaient prochainement sortir, Sans un bruit 2 de John Krasinski et Light of my Life de Casey Affleck, leur actualité fictive de fin du monde s’est confrontée à la véritable actualité – le film de Krasinski étant d’ailleurs reporté à une date ultérieure. Avec la politique de confinement qui se profile, la question du genre post-apocalyptique se pose de nouveau, pas tant sur l’idée de fin du monde en elle-même que plutôt sur l’après, entre la survie des derniers hommes de l’humanité et l’idée d’un monde nouveau à reconstruire… s’il en vaut la peine

Delon et Schneider intemporels dans LA PISCINE (1969) de Jacques Deray

Le 22 février a eu lieu la remise du Prix Jacques Deray à l’Institut Lumière. Le cinéaste fût pendant plusieurs années le vice-président et en son honneur, chaque année depuis 2005, un prix est décerné pour un film policier français. Roubaix, une lumière, d’Arnaud Desplechin, succède ainsi à d’autres oeuvres importantes du genre réalisées ces dernières années comme En liberté, L’Affaire SK1, Polisse, Ne le dis à personne, De battre mon coeur s’est arrêté, 36 quai des orfèvres… À cette occasion, il fallait revenir sur le film le plus emblématique de Jacques Deray (sans nul doute son meilleur) ressorti en salle à l’automne dernier.

Eastwood à fleur de peau

À bientôt quatre-vingt-dix ans – précisons-le en toutes lettres pour bien s’en rendre compte – Eastwood sort son nouveau film, Le Cas Richard Jewell. De nouveau, il s’est retiré de devant la caméra, faisant de son précédent long-métrage La Mule une ultime borne comme œuvre dans une carrière d’acteur-réalisateur. Et surtout, l’épiphanie de comment Eastwood s’est filmé lui-même, portant sur son visage vieilli cinquante ans d’Amérique.

Le Roman Porno, millésime de l’érotisme japonais

Films érotiques japonais des années 1970, les Roman Porno ont été édités par Elephant Films dans un coffret les réunissant avec une nouvelle vague de films récents du même acabit, produits par la Nikkatsu, pour une plongée dans des représentations troubles, sulfureuses, déviantes, mais fascinantes de la sexualité au sein d’œuvres parfois remarquables.

Dix ans après, que reste-t-il d’AVATAR ?

Voilà une décennie ans qu’Avatar est sorti. Néanmoins, douze ans le séparaient déjà de Titanic, précédent raz-de-marée cinématographique de James Cameron. Alors que ses suites, constamment repoussées, se font attendre, l’héritage d’Avatar semble remis en question au sein de la culture populaire, qui, après les récentes évolutions hollywoodiennes, s’est souvent demandé s’il en restait quelque chose.

Jean Dréville, une épopée française

Qui, aujourd’hui, se souvient vraiment de Jean Dréville et de ses films, si ce n’est quelques membres précieux de la tribu cinéphile ? Son nom évoque quelques productions fastess, dont La Fayette, film le plus cher du cinéma français , ainsi qu’une série de films de guerre. Dréville porte avec lui tout un monde de cinéma des années 1930 aux années 1950, une « qualité française » plus originale et inventive que ce qu’on aime croire à ce sujet – une œuvre qui a même été parfois avant-gardiste.

Retour sur L’Étrange Festival 2019, 25 ans d’un autre genre de cinéma

Cette année, L’Étrange Festival célébrait en grande pompe ses 25 ans. Un quart de siècle placé sous le signe d’un regard autre sur le cinéma, la recherche de l’inconnu, du marginal, de l’expérimental. Le programme de cette année aura donc été dense et éclectique, électrisant même, avec en prime 25 films choisis par 25 invités, l’occasion de redécouvrir un autre genre de patrimoine.

Peace, love and paranoïa

Une jeunesse éprise de liberté semble prendre le pouvoir. Les mouvements contestataires de 1967 et 1968 devaient enfin obtenir leurs traductions artistiques et festives – dont l’inévitable Woodstock. 1969 clôt cependant aussi vite le rêve qu’il s’est ouvert, avec ses tragédies d’un nouveau genre : le meurtre de Sharon Tate et le concert d’Altamont.

Jim Jarmusch, vacances permanentes

Alors que les juilletistes prennent d’assaut les routes de France, c’est vers l’Amérique que l’on fait cap grâce au cinéma de Jim Jarmusch, au travers d’une rétrospective constituée par ses six premiers longs-métrages. Une échappée libre aux côtés de personnages paumés mais attachants.

Une histoire du film de sous-marin

À quelques semaines d’intervalles, deux films de sous-marin, Le Chant du loup et Kursk, redonnent une actualité au genre. Le premier remet au goût du jour le thème atomique, quand le second aborde la tragédie du Kursk, survenue le 12 août 2000 et ayant entraîné la disparition de 118 marins russes. Deux films qui reprennent la dimension phobique propre au genre, où la guerre de la démesure côtoie un secret silencieux. Un sous-genre à part entière avec sa propre histoire, creusé à travers deux concepts précis : l’objet – le vaisseau lui-même –, et la peur d’en être prisonnier. Un cinéma immersif, au sens propre.

Sergio Leone, consensus cinéphile ?

Plus que tout autre, Sergio Leone semble aujourd’hui représenter un pôle d’aimantation cinéphile, non seulement transgénérationnel mais aussi agrégateur d’affinités variées. Leone plaît au grand public comme aux cinéphiles exigeants. C’est l’œuvre d’un cinéaste transfuge du cinéma d’exploitation italien vers la reconnaissance internationale, de films qui synthétisent, en citations ou en contradictions, ce qui a été fait avant, puis qui irriguent ce qui se fera après.