Abbas Kiarostami, l’art de l’enfance.

Évènement repoussé avec la crise sanitaire, le cinéma d’Abbas Kiarostami est enfin de retour en salle. Mais pas que : cette grande rétrospective est accompagnée par des éditions vidéo DVD/Blu-ray, la publication de trois ouvrages, et une exposision au Centre Pompidou à Paris. Le cinéaste iranien, disparu il y a cinq ans, auréolé d’une palme d’or pour Le Goût de la cerise en 1997, est l’auteur d’une œuvre inépuisable qui fut enfin reconnue sur la scène internationale au début des années 1990. Il était alors déjà en activité depuis près de 20 ans, et autant de films réalisés pour le Kanoon, l’Institut pour le développement intellectuel de la jeunesse en Iran. Des films restés longtemps inédits qui ont pour figure principale un visage d’enfant, image originelle qui va imprégner la suite de son œuvre.

Questions de cinéma, quelques réponses – Entretien avec Nicolas Saada

La cinéphilie s’est ruée sur Questions de cinéma, récente compilation d’entretiens réalisés par Nicolas Saada, qui croise les regards de grands noms du cinéma (mais pas que), dont James Cameron, Dario Argento ou encore David Lynch. Un véritable abécédaire du langage cinématographique qui donne aussi à reconsidérer l’échange fait avec les artistes. Nous avions, à notre tour, des questions pour Nicolas Saada, devenu entre temps scénariste et réalisateur. Une manière d’honorer la transmission et de boucler la boucle.

Revus & Confinés, le live ! #2

La crise actuelle nous incite à innover dans les médias et les contenus que nous vous proposons. Après la newsletter, voici maintenant le live ! Tous les vendredis, Revus & Corrigés interroge les autres professionnels confinés du cinéma, qui rencontrent, comme nous, de grands changements dans leurs activités et de nouveaux enjeux. Sur YouTube et sur Facebook, le rendez-vous est donné.

“Philippe de Broca avait un savoir-faire qui est difficile à retrouver dans les comédies actuelles” – Alexandra de Broca et Marina Girard

Cartouche revient sur les écrans dans une magnifique copie restaurée ! Visible à la fois en salles et en vidéo, le célèbre film de Philippe de Broca retrouve tout son lustre, son panache et sa mélancolie. Restauration qui n’aurait pu avoir lieu sans le vaste travail éditorial entrepris peu après le décès du réalisateur en 2004 et mené avec ténacité par la famille de Broca – en premier lieu, sa compagne Alexandra – et Marina Girard, agent-conseil spécialiste en droits d’auteurs. Rencontre.

Cannibalisme et gâteaux dans Black Journal (1977) de Mauro Bolognini

Qui se souvient de Mauro Bolognini ? Parmi les grands cinéastes italiens, le public citera Federico Fellini, Sergio Leone, Pier Paolo Pasolini, Bernardo Bertolucci, Ettore Scola, Roberto Rossellini… Même les plus cinéphiles semblent avoir oublié le cinéaste de La Dame aux Camélias, avec Isabelle Huppert. Une rétrospective, qui se donne actuellement à la Cinémathèque française, vient à point nommer pour remettre à l’honneur ce grand cinéaste italien. Parmi ses films, on trouve Black Journal, œuvre monstre, enfin présentée dans une superbe version intégrale restaurée – 20 minutes supplémentaires ! –, mélange improbable de drame criminel, historique, film d’horreur, réflexion sur l’identité sexuelle, la maternité.

« Ancrer l’actualité du patrimoine dans le présent » – Vincent Paul-Boncour de Carlotta Films

L’an passé, Carlotta Films fêtait ses 20 ans. Autant de temps passé à explorer des cinématographies, remettre au goût du jour les grands maîtres, chercher des nouvelles manières d’aborder les classiques. Cette année, son fondateur Vincent Paul-Boncour est à l’honneur au Festival Lumière, auréolé du prix Raymond-Chirat. Apogée et déclin du DVD, numérique et patrimoine, émergence de la VOD, multiplication des rééditions, tour d’horizon des grandes mutations qu’a affrontées la fameuse société d’édition et de distribution, qui est aujourd’hui en France un incontournable des cinéphiles.

Richard Kelly, porté disparu

Faire ressortir un patrimoine récent au cinéma est souvent assez intéressant, car c’est confronter des souvenirs pas tout à fait effacés à une éventuelle réactualisation de l’œuvre – et l’ouvrir aussi à de nouveaux publics. Dans le cas de Donnie Darko (et sa director’s cut), film culte d’une génération de cinéma américain, l’effet est renforcé par son cinéaste, Richard Kelly, dont la carrière aujourd’hui presque en friche – il n’a rien réalisé depuis dix ans – à revoir aujourd’hui sous un jour différent. L’occasion de rencontrer un cinéaste hors de son temps, presque dépassé par ses propres films.

45 ans avant Scorsese, Masahiro Shinoda adaptait Silence (1971)

Adaptation du célèbre roman de Shūsaku Endō , Silence a été redécouvert à l’occasion de l’adaptation faite par Martin Scorsese en 2016, permettant ainsi de remettre en lumière celle de Masahiro Shinoda, cinéaste de la Nouvelle Vague japonaise, signant ici un film âpre, dont le contrepoint américain enrichit aujourd’hui d’autant plus la lecture.

Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau (1990)

CANNES CLASSICS 2018 – Une pièce-monstre du théâtre français, un personnage légendaire, des répliques cultes : Jean-Paul Rappeneau n’a pas été le premier à relever le défi de l’adaptation du chef d’œuvre d’Edmond Rostand. Le cinéma muet ne compte pas moins de quatre versions. Mais en 1990, celui-ci propose avec panache la transposition sur le grand écran la plus aboutie.