Des vidéo-clubs aux studios Hollywoodiens, rencontre avec Alexandre Aja au Festival Lumière

Alexandre Aja était l’un des invités du dernier festival Lumière, pour lequel il a donné une masterclass et présenté une nuit de l’horreur composée de quatre fleurons du genre : Hérédité d’Ari Aster, son remake de La Colline a des yeux, Les Griffes de la nuit de Wes Craven et L’Exorciste de William Friedkin. Rencontre avec un cinéaste ambitieux qui a traversé l’Atlantique il y a deux décennies pour tourner aux États-Unis des films de genre qui lui ressemblent. 

SANS LENDEMAIN (1939), la nuit des masques

Portrait de femme lumineux et tragique porté par l’inoubliable Edwige Feuillère, Sans lendemain est réalisé lors du premier séjour de Max Ophuls en France, entre son départ d’une Allemagne qui a sombré dans le nazisme et son futur séjour aux États-Unis en tant qu’exilé. Aux côtés du Plaisir et de Madame De…, Sans lendemain ressort en salles en version restaurée, avec Les Acacias Distribution.

LA NOIRE DE… d’Ousmane Sembène : Antibes, Dakar, et un porte-avions

La ressortie en salle de La Noire de… d’Ousmane Sembène, en version restaurée 4K, n’est pas seulement un évènement cinéphile ; c’est aussi le geste fort de montrer l’acte de naissance du cinéma africain subsaharien, au lendemain de l’ère coloniale. À travers le portrait d’une employée de maison sénégalaise « ramenée » à Antibes par ses patrons français, Sembène dresse le portrait d’une société contemporaine sinistre, où l’espoir de l’indépendance est vite balayé par le cynisme déprimant imbibant le vieux monde. Le cinéaste livre, à cet égard, un film sublime et puissant, qui 60 ans après sa sortie, ferait bien d’être revu par un certain nombre de personnes.

JOHNNY GOT HIS GUN (1971), une guerre intérieure

Dalton Trumbo, grand scénariste hollywoodien connu pour ses prises de position politiques, réalise Johnny Got His Gun en 1971, un réquisitoire anti-guerre sous forme de combat intérieur pour (et contre) la vie. Présenté en sélection Cannes Classics lors du Festival de Cannes 2024, Johnny Got His Gun ressort le 11 septembre dans une nouvelle version restaurée, grâce à Malavida Films.

LAW AND ORDER (1969), « not all cops »

Présenté à Cannes Classics durant cette 77ème édition du Festival de Cannes, Law and Order (1969), un des premiers long-métrages du documentariste Frederick Wiseman, montre la vie réelle d’une brigade de policiers à Kansas City. La ressortie en version restaurée est prévue à l’automne 2024 par Météore Films.

Michel Audiard – Jean Vautrin : pavane pour une double renaissance

Ce dernier tome d’une série d’ouvrages consacrés à l’œuvre de Michel Audiard se concentre sur l’amitié qui se noue entre le scénariste de Un singe en hiver et le futur prix Goncourt Jean Vautrin, du milieu des années 70 jusqu’en 1985. Entretien avec Thibaut Bruttin qui a coordonné les deux derniers tomes de cette série d’ouvrages uniques en France, de par leur objet, leur approche et leur richesse.

CHAMBRE 999 – « Le cinéma est-il un art qui va mourir ? », entretien avec Lubna Playoust

En mai dernier, Lubna Playoust présentait son premier long-métrage Chambre 999 (2023) à Cannes Classics, un documentaire qui interroge des réalisateurs et réalisatrices du monde entier concernant l’avenir du cinéma. Le film est une réponse à Chambre 666, réalisé en 1982 par Wim Wenders, où des cinéastes répondaient déjà à cette question pendant le Festival de Cannes, seuls face à eux-mêmes dans une chambre de l’hôtel Martinez. 

Le Festival des 3 continents 2023, le cinéma autrement

Du 24 novembre au 3 décembre 2023, se tient à Nantes la nouvelle édition du Festival des 3 continents. Pierre Charpilloz revient à Nantes, et parcourt de nouveau les espaces de ce festival qui depuis plus de 40 ans nous invite à poser d’autres regards sur le cinéma et notre monde à travers une sélection de films de fiction et de documentaire d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.

HESTER STREET (1975), un monde nouveau

Après avoir été redécouverte au Festival Lumière en 2020, le travail de la réalisatrice américaine Joan Micklin Silver a enfin les honneurs d’une ressortie en salles avec son premier film, Hester Street (1975). Une plongée quasi-documentaire dans le Lower East Side de la fin du XIXe siècle à travers le regard d’une jeune immigrée russe dépassée par les mœurs du pays de Yankees auquel son mari s’est acclimaté.

NIFFF 2023 – L’univers fou fou fou de Katsuhito Ishii

En faisant l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs en 2004 avec son troisième long-métrage, The Taste of Tea, l’iconoclaste cinéaste japonais Katsuhito Ishii vit sa carrière propulsée sur le devant de la scène cinématographique internationale. Il était cette année l’un des invités à l’honneur du 22e NIFFF avec une sélection de ses réalisations en version restaurée, dont son tout premier film, sorti il y a 25 ans, qui lui avait permis de croiser la route d’un certain Quentin Tarantino…

Nitrate, raconter Alice Guy, réparer l’Histoire

Après Sauver les meubles, son premier roman, contant les ennuis et les fantasmes d’un photographe pour un magasin de meubles, Céline Zufferey continue son travail sur l’image avec Nitrate, cette fois-ci sur l’obsession d’une monteuse à la recherche d’un film perdu d’Alice Guy. Parcourant les Archives du film jusqu’aux réserves de collectionneurs, Céline Zufferey expose aussi une histoire du cinéma pleine de manques, encore et toujours à préserver et explorer.

NIFFF 2023 – Female Trouble : genres féminins

Succédant à la rétrospective « Scream Queer » qui, lors du précédent NIFFF, mettait en avant les représentations LGBTQIA+ dans le cinéma de genre, celle intitulée « Female Trouble » a exploré lors de la 22e édition du festival neuchâtelois de multiples facettes de ces figures féminines souvent bien mal mises en valeur dans les œuvres cinématographiques fantastiques et dont les plus iconiques se sont formées à la marge. Rapide tour d’horizon d’une sélection éclectique de 20 longs-métrages issus de nombreux pays, allant du muet jusqu’en 2022.

« L’action fait partie intégrante du film. Elle est aussi importante que les dialogues. » Rencontre avec John McTiernan au NIFFF 2023

La 22e édition du NIFFF du 30 juin au 8 juillet derniers, s’est éclairée par l’invitation de cet auteur de films d’actions américains parmi les plus mémorables tels que Predator, Piège de cristal ou À la poursuite d’Octobre rouge. Lors d’un rendez-vous qui marquait les 20 ans depuis le tournage de son dernier film, John McTiernan est revenu en artiste engagé, sans fard et sans filtre, sur sa carrière gravie jusqu’aux plus hauts sommets et sombré dans la disgrâce versatile d’Hollywood.

Silence ! Elles tournent – L’animation au féminin : Mary Blair & Mary Ellen Bute

Pour ce dernier épisode de la saison, et à la suite du Festival international du film d’animation d’Annecy, qui a créé cette année le Prix Lotte Reiniger, récompensant désormais le meilleur film de fin d’études, Esther Brejon et son invitée Lucie Mérijeau, enseignante en école d’animation, rendent hommage à deux artistes féminines de l’histoire de l’animation, toutes deux américaines et nées du début du siècle dernier, Mary Blair et Mary Ellen Bute. Plongée dans les œuvres importantes de ces deux artistes hors du commun.

Une histoire de cinéma – André Cayatte, un cinéaste mal-aimé

À l’occasion de la sortie en Blu-ray par Pathé du diptyque La Vie conjugale, Antoine Jullien vous raconte le parcours du réalisateur André Cayatte, dont le nom ne résonne pas toujours bien dans les oreilles des cinéphiles. À l’époque, le cinéaste a subi les foudres d’une partie de la critique malgré les succès publics et la reconnaissance de ses pairs. D’abord avocat, l’homme passé derrière la caméra n’aura eu de cesse de traquer les erreurs judiciaires et de dénoncer les injustices. Mais il était aussi un expérimentateur de formes et de récits, et son œuvre mérite d’être redécouverte.   

SUGAR MAN, on ne vit que deux fois

Trop belle pour être vraie, trop triste pour être imaginée, l’histoire de Sixto Rodriguez, musicien oublié devenu légende, eut les honneurs, il y a dix ans, d’un documentaire oscarisé. Une décennie plus tard, Sugar Man reste un mystère, une énigme qui n’a, c’est peut-être là le plus tragique, aucune bonne réponse à apporter.