MON XXème SIÈCLE, de Ildikó Enyedi (1989)

Tandis qu’en 2017 son dernier long-métrage Corps et âme remporta l’Ours d’or à la 67e Berlinale, la cinéaste hongroise Ildikó Enyedi voit son premier film renaître dans une version restaurée, une œuvre curieuse et hors du temps vers une filmographie où les réalités s’entremêlent à l’écran.

UTU (1983), western maori

Utu confirme qu’il y a des territoires de cinématographie encore peu explorés. Au travers d’une quête de vengeance, qui lui donne son titre en langue maorie, le récit confronte la perspective d’un bilan sur la violence de l’ère coloniale durant l’empire britannique face à une fresque d’aventure largement influencée par le western américain – encore une histoire de territoires volés.

FELLINI ROMA, la ville est un songe

Qui mieux que Rimini Editions pour remettre sur le devant de la scène Federico Fellini et un de ses films-phares ? Voici donc ressurgir des limbes un fleuron du cinéma d’auteur des années 70, une de ces cathédrales visuelles, l’un des films-sommes de son auteur, dans une édition gorgée de bonus. Pourquoi (re)voir Fellini Roma et (éventuellement) mourir ?

L’ADIEU AUX ARMES

L’Adieu aux armes est peut-être le premier grand mélo hollywoodien du cinéma parlant sur le sujet, adaptation d’un roman d’Ernest Hemingway – que ce dernier conspua. Frank Borzage ne s’intéresse pas tant à la Grande Guerre en elle-même, mais plutôt à une romance naissante et parallèle, bientôt devenue tragédie.

IMPITOYABLE (1992), Eastwood et la mort dans l’âme

Ce serait le dernier western de Clint Eastwood ; un accomplissement ou une fin en soi, c’est selon. Impitoyable, auréolé d’un Oscar du meilleur film, a célébré ses 25 ans. 25 années dont le western ne s’est au fond jamais remis, foudroyé par ce film à la fois constructeur et déconstructeur des mythologies de l’Ouest. L’un des plus illustres chefs-d’œuvre de son auteur.

L’ENFANCE D’IVAN (1962) – Jeunesse sacrifiée

Tandis que certains cinéastes contemporains naviguent librement parmi les étoiles en paraphrasant allègrement (d’autres diront en pillant) l’œuvre d’Andreï Tarkovski, il est d’autant plus important de se replonger dans cette dernière et, notamment, de remonter jusqu’à sa source qu’est L’Enfance d’Ivan : premier long-métrage en forme de commande de la part du pouvoir soviétique et premier jalon d’une filmographie faussement soumise.

LE MIROIR (1974) – Voyage au bout de la vie

Au sein de la filmographie d’Andreï Tarkovski, Le Miroir occupe une place particulière. Coincé entre les deux mastodontes que sont Solaris (le 2001, l’Odyssée de l’Espace soviétique) et Stalker (Prix du Jury à Cannes en 1980 et son film le plus réputé aujourd’hui), Le Miroir est une œuvre instable dans laquelle s’entrechoque une beauté formelle foudroyante et une narration nébuleuse tant son contenu est riche et dense. Il s’agit d’un métrage-tiroir monumental, une forme de film-somme qui condense les thèmes et obsessions de son auteur (la mort bien sûr mais aussi la filiation, la religion, la politique, le surnaturel) enrichi par son aspect autobiographique mais aussi un film-monde dans lequel se recoupe tous les arts.