Festival des 3 Continents : Au rendez-vous des films rares

Mettant à l’honneur des cinématographies d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique Latine, le Festival des 3 Continents se tenait il y a un mois à Nantes. C’est l’un de ces moments rares où on se souvient avoir vu des films qu’on ne reverra (peut-être) plus jamais, ailleurs. Il y a les films de compétition et autres avant-premières, souvent sans distributeurs français. Et il y a les rétrospectives. Retrouver un film perdu au fin fond de l’Argentine, sauvegarder une copie abimée d’un film africain, constater la disparition d’un film coréen est le quotidien d’un programmateur aux Trois Continents. Chronique d’un festival archéologue.

LE MIROIR (1974) – Voyage au bout de la vie

Au sein de la filmographie d’Andreï Tarkovski, Le Miroir occupe une place particulière. Coincé entre les deux mastodontes que sont Solaris (le 2001, l’Odyssée de l’Espace soviétique) et Stalker (Prix du Jury à Cannes en 1980 et son film le plus réputé aujourd’hui), Le Miroir est une œuvre instable dans laquelle s’entrechoque une beauté formelle foudroyante et une narration nébuleuse tant son contenu est riche et dense. Il s’agit d’un métrage-tiroir monumental, une forme de film-somme qui condense les thèmes et obsessions de son auteur (la mort bien sûr mais aussi la filiation, la religion, la politique, le surnaturel) enrichi par son aspect autobiographique mais aussi un film-monde dans lequel se recoupe tous les arts.

0