Mr KLEIN (1976), la quête d’identité

C’est sans doute le film sur la rafle du Vel’d’Hiv, dont on commémorera dans une dizaine de jours le 80e anniversaire. C’est aussi le film de l’acteur-producteur qui est sans doute, à ce moment-là, la plus grande star du cinéma français, Alain Delon (actuellement à l’honneur au festival La Rochelle Cinéma), dans une quête de déconstruction de sa propre image. C’est enfin le film d’un cinéaste singulier et inclassable, Joseph Losey (récemment au cœur d’une rétrospective à la Cinémathèque française) qui a mis en images ce cauchemar honteux et traumatique de l’Histoire française.

Filmer la campagne présidentielle : entretien croisé avec Gilles Perret (L’Insoumis), Laurent Cibien (Édouard, mon pote de droite), Mathias Théry et Étienne Chaillou (La Cravate)

La campagne présidentielle de 2017 a été largement filmée, sous presque tous ses aspects, d’Emmanuel Macron, les coulisses de l’Élysée à Un berger à l’Élysée. Parmi tous ces filmeurs, nous avons fait discuter ensemble Gilles Perret ((L’Insoumis), Laurent Cibien (Édouard, mon pote de droite) ainsi que Mathias Théry et Étienne Chaillou ((La Cravate)). Trois manières différentes, trois angles pour une campagne, suivant un candidat de gauche, un porte-parole de candidat aux primaires de droite (bientôt Premier ministre) et un militant d’extrême-droite. Décryptage du pourquoi du comment de l’image politique.

Cannes Classics : CHÈRE LOUISE de Philippe de Broca (1972)

Portrait de femme tendre et mélancolique portée par Jeanne Moreau, Chère Louise est un des grands oubliés de la filmographie de De Broca. Sorti en 1972, échec critique et public, le film marque une véritable prise de risque dans la carrière du cinéaste. Une présentation à Cannes Classics en forme de réhabilitation près de 50 ans après son accueil glacial sur la Croisette.

Le cinéma policier français en deux livres

Deux ouvrages, sortis à quelques semaines d’écart, reviennent exclusivement sur le cinéma policier hexagonal : l’Encyclopédie du film policier français de Patrick Brion, et Le Cinéma policier français de Jean Ollé-Laprune. Deux approches différentes mais complémentaires d’un genre qui brille par sa disparité, sa densité, et surtout passionnant par son évolution depuis les quasi-débuts du cinéma.

Toi l’étranger… Toni, de Jean Renoir (1935)

Janvier 1931, aux abords de Martigues, le cadavre d’un manœuvre italien est retrouvé dans un champ. La femme de celui-ci et son amant sont arrêtés et, après avoir chacun déclaré être l’auteur du meurtre, s’accusent mutuellement. Ce sordide fait divers dans le milieu des travailleurs émigrés tiendra en haleine pendant plusieurs semaines les journaux locaux, mais va surtout se révéler être une opportunité inespérée pour Jean Renoir. Une virée au plus près du réel dans une nouvelle restauration et édition Gaumont.

« Ce n’est pas le film policier qui est dépassé, mais le genre » – Entretien avec le producteur de POLICE

Début septembre, la cinéaste Anne Fontaine ajoutait son film Police avec Virginie Efira, Omar Sy et Grégory Gadebois à la longue lignée de long-métrages sur le monde policier dans le cinéma français. Rencontre avec son producteur Philippe Carcassonne sur l’approche du sujet et du genre policier ainsi que son évolution au fil des réalisateurs et des décennies.

Jean Dréville, une épopée française

Qui, aujourd’hui, se souvient vraiment de Jean Dréville et de ses films, si ce n’est quelques membres précieux de la tribu cinéphile ? Son nom évoque quelques productions fastess, dont La Fayette, film le plus cher du cinéma français , ainsi qu’une série de films de guerre. Dréville porte avec lui tout un monde de cinéma des années 1930 aux années 1950, une « qualité française » plus originale et inventive que ce qu’on aime croire à ce sujet – une œuvre qui a même été parfois avant-gardiste.

“Philippe de Broca avait un savoir-faire qui est difficile à retrouver dans les comédies actuelles” – Alexandra de Broca et Marina Girard

Cartouche revient sur les écrans dans une magnifique copie restaurée ! Visible à la fois en salles et en vidéo, le célèbre film de Philippe de Broca retrouve tout son lustre, son panache et sa mélancolie. Restauration qui n’aurait pu avoir lieu sans le vaste travail éditorial entrepris peu après le décès du réalisateur en 2004 et mené avec ténacité par la famille de Broca – en premier lieu, sa compagne Alexandra – et Marina Girard, agent-conseil spécialiste en droits d’auteurs. Rencontre.

L’Île des enfants perdus : l’histoire du film inachevé de Marcel Carné et Jacques Prévert

Le film inachevé du duo Carné-Prévert, La Fleur de l’âge, trouve une seconde vie avec L’Île des enfants perdus (titre initial du film) de Nicolas Chaudun. L’auteur retrace l’épopée de ce film maudit, et en profite pour un retour vers le passé, de l’histoire des bagnes d’enfants – sujet du film – au dézingage du « cinéma de papa » par la Nouvelle Vague.

« Mettre Éric Rohmer en pléiade, pour le rendre accessible » – Entretien avec Régine Vial des Films du Losange

Éric Rohmer sera, du 9 janvier au 11 février, au centre d’une grande rétrospective, à la Cinémathèque française et dans un circuit national de salles. Ancien des Cahiers du Cinéma, Rohmer se distingue par sa liberté de moyens et de ton, l’œuvre d’un « cinéaste du dimanche » comme il aimait à le dire. Disparu depuis neuf ans, sa société de production et de distribution, Les Films du Losange, continue d’assurer la pérennité de ce qui relève désormais de son patrimoine – en plus d’une actualité foisonnante. Rencontre avec Régine Vial, directrice de la distribution.

Entretien avec le voyageur Bertrand Tavernier

Après le long-métrage Voyage à travers le cinéma français, trajectoire cinéphile de Bertrand Tavernier entre les années 30 et 70, la série Voyages… – cette fois-ci au pluriel –, vient compléter ce portrait attentif et passionné de plusieurs époques. Un travail documentaire unique qui compile nombre de cinéastes et d’œuvres, parmi certaines connue et d’autres inédites. Rencontre avec Bertrand Tavernier, autour de ce travail de passeur et d’archéologue, non dénué de difficultés.

Symphonie pour un massacre, de Jacques Deray (1963)

La carrière de Jacques Deray semble curieusement scindée en deux, entre ses films rococos forgés avec les grandes stars du cinéma français comme Borsalino ou La Piscine, et un autre cru bien plus brut de décoffrage, des polars acerbes, lancinants et réalistes. Symphonie pour un massacre appartient à cette seconde catégorie. C’est un film noir qui s’inscrit dans la tradition d’Henri Decoin, froid, clinique, au noir et blanc épuré.