« Ce n’est pas le film policier qui est dépassé, mais le genre » – Entretien avec le producteur de POLICE

Début septembre, la cinéaste Anne Fontaine ajoutait son film Police avec Virginie Efira, Omar Sy et Grégory Gadebois à la longue lignée de long-métrages sur le monde policier dans le cinéma français. Rencontre avec son producteur Philippe Carcassonne sur l’approche du sujet et du genre policier ainsi que son évolution au fil des réalisateurs et des décennies.

« QUELLE JOIE DE VIVRE a une envergure plus importante que Le Dictateur » – Entretien avec Denitza Bantcheva

Inédit en salles depuis 2012, Quelle joie de vivre, malgré son sujet et son casting, reste l’un des films les plus méconnus de son réalisateur, René Clément. Denitza Bantcheva, critique et autrice de livres sur le cinéma, administratrice de la Fondation René Clément et directrice de son comité Cinéma, nous apporte son éclairage sur ce film, ainsi que sur le statut de cette formidable satire dans l’œuvre du cinéaste, en salles ce mercredi 5 août 2020.

« Bob supportait le poids du monde sur ses épaules » – Entretien avec Bruce Weber et Carrie Mitchum

Documentaire magnétique et un peu à part, Nice Girls Don’t Stay for Breakfast, tente une incursion dans l’intime et le quotidien du géant Robert Mitchum. Son réalisateur, le photographe Bruce Weber, qui avait jadis fait le portrait de Chet Baker dans Let’s Get Lost, concrétise avec la sortie de son film une étonnante relation avec l’acteur impénétrable. Cette quête l’a élégamment rapproché de Carrie Mitchum, petite fille de Bob, qui témoigne dans le documentaire et révèle une facette fragilisée de son grand-père.

« Les plateformes sont l’avenir du documentaire » – Entretien avec Jean-Marie Barbe, fondateur de Tënk

Comment voir du documentaire de patrimoine&nbnp;? La question est épineuse tant ces titres se sont peu à peu perdus dans les limbes de la mémoire audiovisuelle ou des cinémathèques. Mais depuis 2017, la plateforme de SVOD Tënk invite à reposer son regard sur ces œuvres injustement oubliées, aux côtés de propositions plus contemporaines. Une programmation de niche qui fait dialoguer les films d’hier et d’aujourd’hui, issus du cinéma, de la télévision ou des festivals, dans une offre par roulement en proposant de nouveaux titres chaque semaine. Rencontre avec son créateur Jean-Marie Barbe.

« Il est important d’en faire un lieu vivant et non pas un musée patrimonial » – Entretien avec Guillaume Poulet, directeur de la Cinémathèque de Nice

Principale institution cinéphile de la région PACA, la Cinémathèque de Nice accueille près de 50 000 visiteurs par an. Elle rouvre enfin ses portes ce lundi 22 juin, après avoir proposé aux spectateurs de sa métropole une programmation hebdomadaire à travers une salle numérique, tout au long de cette période de confinement. Nous avions rencontré avant cela Guillaume Poulet, son directeur depuis 2017.

Cinéma de minuit, cinéma de tous temps – Entretien avec Patrick Brion

Il est la voix qui fait vivre depuis près de 45 ans le Cinéma de minuit sur France Télévisions. Patrick Brion, c’est une vie cinéphile, consacrée à montrer des films, faire renaître les grands auteurs, redécouvrir des talents oubliés. Et à cet égard, toute l’aventure de son émission est aussi une question continue : comment montrer du cinéma ? Ou lorsque l’histoire du cinéma vient se confondre avec l’histoire de la télévision.

Questions de cinéma, quelques réponses – Entretien avec Nicolas Saada

La cinéphilie s’est ruée sur Questions de cinéma, récente compilation d’entretiens réalisés par Nicolas Saada, qui croise les regards de grands noms du cinéma (mais pas que), dont James Cameron, Dario Argento ou encore David Lynch. Un véritable abécédaire du langage cinématographique qui donne aussi à reconsidérer l’échange fait avec les artistes. Nous avions, à notre tour, des questions pour Nicolas Saada, devenu entre temps scénariste et réalisateur. Une manière d’honorer la transmission et de boucler la boucle.

« Cinémathèque en sursis » – Rencontre avec Nicholas Petiot de la Cinémathèque de Bourgogne – Jean Douchet

On parle depuis plusieurs mois des difficultés de la Cinémathèque de Bourgogne – Jean Douchet à Dijon. Son directeur, Nicholas Petiot, a été un proche du légendaire passeur cinéphile dont l’institution porte le nom et, comme lui, est obsédé par l’idée de montrer des films. Or sa Cinémathèque ne dispose pas d’espace de projection. Comment vit-on au quotidien quand son archive est menacée d’une fermeture imminente ? Comment faire vivre une Cinémathèque qui n’a pas de salle de cinéma et qu’on est soi-même habité par le geste de programmation ? C’est aussi le moyen de faire le point sur l’apport au cinéma de Jean Douchet, la visibilité du cinéma de patrimoine « en régions » qui se téléscope souvent avec le cinéma Art & Essai et sur ce qu’est vraiment, au fond, une cinémathèque. Rencontre avec une cinémathèque qui a des choses à dire.

Un cinéma entre coup de poing et hallucination – Entretien avec Nils Bouaziz, fondateur de Potemkine Films

Quel cinéphile n’a pas dans sa collection un DVD avec un « K » rouge et inversé sur son dos? Fondée en 2006, la boutique Potemkine est un repaire incontournable pour les cinéphiles parisiens. Depuis, c’est aussi devenu une société d’édition et de distribution de films. Accompagnant les grands auteurs du cinéma mondial, avec un attrait particulier pour le cinéma soviétique (Andreï Tarkovski, Elem Klimov, Sergeï Eisenstein), Potemkine confronte également les grands auteurs français (Éric Rohmer, Robert Bresson), mais aussi le cinéma mondial, documentaire et expérimental.

Gosses et cinéma : mode d’emploi – Entretien avec Nicolas Boukhrief

Nicolas Boukhrief, cinéaste, a été l’un des piliers du magazine culte Starfix. L’idée de transmission n’a jamais quitté ce cinéphile éclectique. Aujourd’hui, il publie avec sa femme Lydia un livre d’initiation au cinéma au cinéma pour les enfants, 100 grands films pour les petits, où l’on croise classiques universels et monuments plus exigeants… Mais il n’y a pas d’âge pour repousser les frontières de la cinéphilie.

« J’écris avec la lumière » – Entretien avec Vittorio Storaro

Du 10 au 15 mars 2020, la 10e édition du Festival 2 Valenciennes rend hommage à Vittorio Storaro, l’un des plus grands directeurs de la photographie, avec notamment une masterclass et une exposition. Nous avions eu la chance d’échanger avec le maestro sur son travail d’auteur de la photographie, d’Apocalypse Now au Conformiste, en passant par L’Oiseau au plumage de cristal.

« Notre caméra était une cible. » – Entretien avec Nicole et Félix Le Garrec sur le documentaire PLOGOFF (1980)

À partir de janvier 1980, un petit village d’irréductibles bretons s’oppose à l’implantation d’une centrale nucléaire. Une mobilisation victorieuse des habitants, femmes en tête, dont témoigne le documentaire Plogoff, des pierres contre des fusils. Quarante ans après, les images de cette population face aux forces de l’ordre n’ont rien perdu de leur force et résonnent encore plus avec l’actualité. Rencontre sur la Croisette avec les époux Le Garrec, Nicole à la réalisation et Félix à la caméra, lors de la présentation du film à Cannes Classics.

« Eyes Wide Shut recèle toujours une part d’inconnu qui me plaît » – entretien avec Axel Cadieux

Eyes Wide Shut a 20 ans. L’œuvre posthume de Stanley Kubrick n’en finit pas de faire parler d’elle, admirée, décortiquée, analysée jusqu’au vertige. Dans son livre Le Dernier rêve de Stanley Kubrick, le journaliste Axel Cadieux revient sur l’un des tournages les plus longs de l’histoire du cinéma, au travers d’une soixantaine d’entretiens avec les proches collaborateurs du cinéaste afin d’explorer les méandres de ce chef-d’œuvre au mystère inépuisable

“Philippe de Broca avait un savoir-faire qui est difficile à retrouver dans les comédies actuelles” – Alexandra de Broca et Marina Girard

Cartouche revient sur les écrans dans une magnifique copie restaurée ! Visible à la fois en salles et en vidéo, le célèbre film de Philippe de Broca retrouve tout son lustre, son panache et sa mélancolie. Restauration qui n’aurait pu avoir lieu sans le vaste travail éditorial entrepris peu après le décès du réalisateur en 2004 et mené avec ténacité par la famille de Broca – en premier lieu, sa compagne Alexandra – et Marina Girard, agent-conseil spécialiste en droits d’auteurs. Rencontre.

« Sterling Hayden n’était pas né dans le bon siècle, c’était un mec du XIXème siècle » – Philippe Garnier

Dans la pénombre et la chaleur d’un été finissant, rencontre avec Philippe Garnier, le Frenchie le plus américain des journalistes français. Sans lui – et quelques rares autres – David Goodis, John Fante, James Crumley ou Charles Bukowski seraient restés au purgatoire. Sans lui, jamais la mythique émission Cinéma Cinémas n’aurait hanté nos mémoires de cinéphiles, avec ses précieuses pastilles nonchalantes sur la lancinante musique de Laura, consacrées à Richard Widmark ou à Edward Dmytryk. Quelques ouvrages et livrets de DVD plus tard, voici qu’il exhume la figure du grand Sterling Hayden, écrivain acteur bourlingueur dont la carcasse massive marque irrémédiablement Quand la ville dort de John Huston, Docteur Folamour de Stanley Kubrick, ou Le Privé de Robert Altman. Pourquoi Sterling Hayden ? Dialogue dans un transat aux abords du festival Lumière.

« Ancrer l’actualité du patrimoine dans le présent » – Vincent Paul-Boncour de Carlotta Films

L’an passé, Carlotta Films fêtait ses 20 ans. Autant de temps passé à explorer des cinématographies, remettre au goût du jour les grands maîtres, chercher des nouvelles manières d’aborder les classiques. Cette année, son fondateur Vincent Paul-Boncour est à l’honneur au Festival Lumière, auréolé du prix Raymond-Chirat. Apogée et déclin du DVD, numérique et patrimoine, émergence de la VOD, multiplication des rééditions, tour d’horizon des grandes mutations qu’a affrontées la fameuse société d’édition et de distribution, qui est aujourd’hui en France un incontournable des cinéphiles.

Un été rouge profond : entretien avec Dario Argento

Mis à l’honneur par le Festival du film de La Rochelle, les films de Dario Argento sont plus vivants que jamais. Alors que Camélia Films ressort en salle Quatre mouches de velours gris et Ténèbres couplé au documentaire de Jean-Baptiste Thoret Soupirs dans un corridor lointain, Rouge Profond vient d’éditer un recueil de nouvelles du maestro. Cet été, placé sous le signe du genre italien avec également des rétrospectives Mario Bava et Lucio Fulci, Dario Argento semble avoir encore bien des choses à nous dire.

Richard Kelly, porté disparu

Faire ressortir un patrimoine récent au cinéma est souvent assez intéressant, car c’est confronter des souvenirs pas tout à fait effacés à une éventuelle réactualisation de l’œuvre – et l’ouvrir aussi à de nouveaux publics. Dans le cas de Donnie Darko (et sa director’s cut), film culte d’une génération de cinéma américain, l’effet est renforcé par son cinéaste, Richard Kelly, dont la carrière aujourd’hui presque en friche – il n’a rien réalisé depuis dix ans – à revoir aujourd’hui sous un jour différent. L’occasion de rencontrer un cinéaste hors de son temps, presque dépassé par ses propres films.